Impôts : et si tous, même très peu, y contribuaient ?
La mesure surprise de suppression de la première tranche d’imposition est positive en ce qu’elle améliore le pouvoir d’achat des moins riches parmi les Français imposables. Elle n’est pas exempte d’un défaut.
L’impôt, si décrié même en dehors du moment désagréable où l’on a à faire le chèque, est pourtant la base de la vie en société. Rien de plus moral et légitime que lui. Outil d’abord de redistribution des plus riches vers les moins riches et matériau de base de tous les services et équipements qui nous sont communs. Ecole, hôpital, justice, routes, pompiers .. l’argent public n’est que la part commune de l’argent de chacun. Rien n’est gratuit dans les services qui nous sont rendus, les équipements dont nous profitons. C’est chacun de nous qui en assume le financement comme c’est chacun de nous qui doit s’en sentir responsable.
Cet enseignement citoyen de base n’est pas toujours clairement perçu et, sans aller jusqu’à l’universalité que j’évoquais précédemment pour les allocations familiales et d’autonomie, il me parait juste et pédagogique que le plus grand nombre y contribue. Je parle ici bien évidemment de l’imposition directe, l’impôt indirect bien que plus pesant est moins signifiant (TVA, TIPP…)
Fût ce quelques dizaines d’euros par an, voire moins, cette contribution, clairement expliquée en quelques lignes adressées avec l’avis d’imposition, participerait de la compréhension de ce que représente l’impôt. J’ai écrit « sans aller jusqu’à l’universalité » pour que le coût administratif n’excède pas de beaucoup la levée de quelques euros. Mais hors de cette réserve, je suis favorable à ce qu’on l’on appelle « l’élargissement de l’assiette ».
Cette position est partagée par Jean-Marc Ayrault dans une de ses trop rares expressions publiques d’ « après-1erMinistre ». Il en appelle à la réforme fiscale, la « remise à plat » qu’il avait annoncée il y a quelques mois dans la triple intention de plus grande justice fiscale, de simplification et de lisibilité. Il y ajoute, entre autres, la nécessité du prélèvement à la source qui simplifierait de la vie et l’établissement du budget de beaucoup d’entre nous, sans parler du travail des administrations.