De la dignité et du respect de la règle
Deux principes s’opposent vis à vis de la Grèce : la dignité et le respect de la règle. Du moins pour ceux qui voient pour ce pays autre chose que des chiffres et s’empressent de vouloir organiser sa sortie de l’Europe.
Ces principes ont d’autres noms : solidarité et responsabilité, droits de l’homme et Droit tout court, en l’occurrence droit européen. J’ai choisi le mot de « dignité » utilisé par le pape François devant le parlement européen pour donner à l’Europe sa valeur cardinale (on ne peut mieux dire..)
C’est donc la dignité qui doit d’abord servir de principe à notre attitude. Elle a ici un double sens : respecter la fierté de ce peuple et de ses dirigeants, la protéger contre un état d’indigence qui ne permettrait plus ni des soins, ni un niveau de vie décent.
Le second principe est le respect de la règle. La Grèce appartient à une communauté (on voudrait pouvoir dire une famille) mais elle ne peut de sa seule décision, même fondée sur une consultation démocratique, s’en exonérer.
La dignité ne devrait pas avoir à s’opposer à l’observation de la règle et cela impose, de part et d’autre, de trouver un accord. Echelonnement du remboursement, réformes durables, redistribution des budgets (quid de l’énorme budget de la Défense ? Quid de l’investissement social de l’Eglise ?..).
Jean-Marc Ayrault disait hier : « il faut trouver un accord à tout prix ». Pas à tout prix sans doute , mais à celui de la dignité des deux parties et de l’adaptation des règles de telle manière qu’elles puissent être respectées.