Les faits sont têtus
Une meute de petits élus municipaux de Bordeaux s’agite à dénoncer ma présence lors des deux heures du débat Feltesse/Juppé du jeudi 20 février à 17 h. J’ajoute que ce n’était qu’une halte sur le chemin d’un déplacement en midi-pyrénées, comme j’en fais chaque semaine sur notre territoire.
A cette petite horde, je veux rappeler quelques faits :
– En mai 1995, alors qu’il vient d’être nommé Premier Ministre, Alain Juppé mène une campagne municipale où il sera élu en juin 95
– En mai 2007, il mène une campagne législative alors qu’il vient d’être nommé Ministre d’Etat, Ministre de l’Ecologie et du développement, numéro 2 du Gouvernement. Je lui ai permis en le battant lors de cette élection de ne pas assumer un cumul indécent.
– Le 14 novembre 2010, il est nommé par Nicolas Sarkozy, Ministre de la Defense et choisit de demeurer Maire de Bordeaux.
– le 27 février 2011, alors que Michèle Alliot-Marie est remerciée pour avoir proposé les services du gouvernement au Président Ben Ali, Alain Juppé devient Ministre des affaires étrangères. Pendant qu’il demeure à cette fonction a lieu l’intervention de nos soldats en Libye.
Pendant ces deux années, où Alain Juppé exerce à mi-temps ses fonctions de Ministre (parmi les plus importants du gouvernement, particulièrement ds la période concernée avec les événements du printemps arabe) et de Maire de Bordeaux, Aain Juppé se félicité de pouvoir gérer avec son téléphone portable. Ses déplacements sont multiples, au frais du Gouvernement et souvent avec les appareils de l’Etat. J’ai assisté en particulier à une inauguration où il a affirmé lui-même « n’être là que pour une heure ».
Aujourd’hui, heureusement, ces pratiques indécentes n’ont plus cours : notre Gouvernement a interdit tout cumul de la fonction de Ministre et d’une fonction exécutive. Nul n’imagine que Laurent Fabius puisse être Maire de Rouen ou Jean Yves le Drian demeurer président de région. Mais c’est le cas aussi de tous les Ministres et pour ma part j’ai poussé le non-cumul au-delà de l’obligation qui m’était faite en démissionnant de ma fonction de conseillère générale et en n’exerçant plus aucun mandat.
Pour la participation à une campage électorale, les prescriptions édictées par Jean-Marc Ayrault sont strictes, légitimes et je m’y conforme absolument.
Je pense utile de faire souvenir de ces faits les Bordelais comme les élus de droite qui commencent d’être désemparés par le cours de la campagne municipale où notre candidat Vincent Feltesse trace son chemin et plus encore, l’avenir de notre ville.
Je ne l’ai fait pourtant que quand notre quotidien régional a jugé opportun de relayer les dire d’un de ces élus de droite. Les faits sont têtus, mais ils sont aussi sacrés et il est quelquefois nécessaire de les mettre en perspective.