La politique du bon plaisir
On pourrait en sourire et y répondre avec légèreté car la distribution des titres et des terres qu’a faite Alain Juppé devant sa majorité municipale est en effet d’une grande légèreté. La Mairie à Virginie Calmels s’il venait à être élu Président de la République, la deuxième circonscription de la Gironde (dont je suis l’élue) à Virginie Calmels encore et la première, détenue par ma collègue Sandrine Doucet, à un autre de ses adjoints, Nicolas Florian.
Ces désignations selon son bon plaisir foulent doublement au pied la démocratie. Un Maire doit être élu par son Conseil, et un député désigné par son parti, dans les deux cas à l’issue d’un vote.
Pire encore, ce sont les lois de la République qui sont passées par pertes et profits. Alain Juppé n’est sans doute pas sans savoir qu’avec l’élection législative de 2017 entrera en effet le non-cumul des mandats interdisant qu’un parlementaire exerce un mandat exécutif. Désignée Maire, Mme Calmels si par mégarde elle venait à être élue députée (nous nous emploierons au contraire) devrait aussitôt démissionner, soit de son mandat de Maire, soit de son mandat de députée, imposant alors aux Bordelais une élection législative partielle. A moins que la corbeille de Mme Calmels ne contienne aussi une nomination de ministre, seule possibilité hormis le trépas, pour qu’un suppléant puisse occuper à sa place son fauteuil de députée.
En réalité, c’est SA situation et non celle de sa protégée, qu’Alain Juppé devait éclairer. Jusqu’à quand imposera-t-il aux Bordelais de parcourir l’hexagone et au-delà en vue de son élection aux primaires de la droite et de n’exercer son mandat de Maire que deux jours par semaine?