Souchiens, vous avez dit souchiens ?…
… Et j’ai entendu « sous-chiens » ! L’oreille bien souvent trahit ce que le cerveau n’a pas osé dire. Non, Freud n’est pas mort, et peut-être aurait-il répondu à Finkielkraut qui regrettait -ou du moins constatait- qu’à la cérémonie d’hommage à Johnny Hallyday, les « non-souchiens- étaient absents.
Alain Finkielkraut est académicien et connait le poids des mots comme leurs petites trahisons. Il s’exprimait ce 9 décembre sur une radio juive et beaucoup d’oreilles ont du d’abord ne pas comprendre, puis se dire que ce n’était pas possible, et enfin, avec retard, décrypter ce qu’était vraiment un « non-souchien ». Mais le mal était fait.
Non seulement, non-souchien, comme souchien, est affreux mais il est horrible parce qu’il glisse inévitablement vers « sous chiens » et qu’il ne faut pas tarder trop non plus pour traduire « unterHund » et se souvenir de « unterMensch ».
« Sous hommes », les non-souchiens ? Il ne l’a pas dit, et sans aucun doute pas même pensé. Mais que d’autres cerveaux aient redouté de l’entendre veut dire que son cerveau n’en est pas tout à fait innocent.