La cancérologue et ex-ministre déléguée aux Personnes âgées et à l’Autonomie assure qu’elle ne croit pas que le gouvernement, qu’elle soutient par ailleurs, agit par cupidité. « Il est démontré que le tabac coûte beaucoup plus à la collectivité qu’il ne lui rapporte. Mais mes collègues hésitent à taxer plus lourdement les cigarettes pour plusieurs raisons : de peur de prendre une mesure impopulaire, par égard pour certains secteurs d’activité comme celui des 26 000 buralistes, considérés comme des relais d’opinion majeurs, et aussi au nom d’une certaine idée de la liberté, si j’en crois par exemple mon camarade Henri Emmanuelli, qui me dit qu’on a bien le droit de mourir comme on veut. Je ne souscris pas à cette idée de la liberté, qui revient à se soumettre à la drogue la plus addictive qui soit, et à devenir le jouet de puissants lobbys industriels. »
Michèle Delaunay a reçu dans sa démarche le soutien de Roger Salamon, professeur de santé publique à l’université de Bordeaux et président du Haut Conseil de santé publique : « À part la forte et efficace augmentation du prix imposée par Chirac en 2003, toutes les hausses proposées depuis (par la gauche ou la droite) ne sont que de la poudre aux yeux. Elles sont calculées avec les cigarettiers pour rester inefficaces. »
Répondre