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Entre stupéfaction et consternation d’apercevoir sur France 2, hier jeudi 14 mai, l’interview d’un enseignant à la tête d’un mouvement de grève d’une journée pour… pouvoir faire le pont de l’ascension.

Sans ciller, l’interviewée a expliqué qu’en début d’année, « la possibilité d’un pont » avait été donnée par l’académie et que « des collègues ayant prévu ce pont, il y avaient droit ».

Une parente d’élève, interviewée elle aussi, a « osé » dire « Pourtant, ce serait bien qu’il y ait quelques jours d’école ce mois-ci.. ». Elle paraissait inquiète de la hardiesse de sa prise de position en face de grévistes qui, hors pont, auraient en mai à assumer le poids de 14  jours de classe.

La journaliste quant à elle, n’a pas un instant songé à demander. « Vous pensiez sans doute célébrer l’ascension. Que représente pour vous cet évènement ? Comment le célébrez-vous d’ordinaire ? ». Cela au moins aurait éclairé les motifs de la grève, mais sans doute l’intervieweuse eût-elle été taxée de violation à la laïcité.

L’interview terminée,  j’ai fini d’être clouée sur place par cette phrase d’apaisement : « De toutes manières, ces enseignants ont été entendus d’avance, l’année prochaine toutes les écoles de France feront le pont de l’ascension ». Les parents vont ainsi pouvoir « prévoir », c’est à dire de fait imposer dans bien des cas un pont pour eux-mêmes. Les décisions prises pour les écoles ne sont jamais indemnes de conséquences sur la vie sociale et économique de notre pays.

Pont de l’ascension ou pont du naufrage définitif ?

 

Comments 3 commentaires

  1. 15/05/2015 at 22:38 A

    Je me souviens de cet appel téléphonique que j’avais effectué à destination d’un Tribunal d’Instance de province, c’était au cours de vacances de Pâques. La secrétaire à qui je demandais s’il était de possible de parler à Mme Ontairasonnom, magistrate de son état, et pour notre État, outrée, m’avait répondu : « Mais Monsieur, enfin, Madame La Juge n’est pas là, c’est les vacances scolaires ! »
    Les comportements craints plus haut déteignent déjà aux parents d’élèves qu’il ne faut blâmer uniquement s’ils exercent une activité dans le secteur privé.
    En grève pour un pont de l’Ascension non accordé, qu’en serait-il si l’on supprimait aussi le caractère férié du quarantième jour fêtant la résurrection du Christ ?
    La question reste posée, et je ne parierai pas un pois chiche que ceux qui demandent ce jour supplémentaire de non-activité ne sont pas ceux qui réclament haut et fort une application des plus rigoureuses des règles de la laïcité dans tous les recoins de France et de Navarre avec, entre autres donc, l’interdiction formelle d’édifications de sapins de Noël dans tous les lieux publics.

  2. 17/05/2015 at 12:14 Alain

    Vous allez effrayer Grand-Maire, madâââme, en relançant une polémique inutile sur le pont. Pourquoi diable opter si tardivement pour un pont suspendu, si je vous lis bien, alors que Bordeaux a construit son contesté pont levant ! Demandez plus raisonnablement que le futur pont Bosc soit officiellement baptisé « pont de l’Ascension » en hommage à celui qui pourrait disparaître un jour. On encouragerait ainsi vivement enseignants, élèves et parents à prendre tous le pont de l’Ascension pour partir en vacances d’été, sans qu’il en coûte un jour de classe ou de congé.

  3. 17/05/2015 at 12:35 sylvie

    Si au moins tout ce joli monde parti s’égayer dans la nature fait travailler le secteur du tourisme ce sera un moindre mal

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