Tabac : la vérité du coût pour la société
L’actualisation de l’étude de Pierre Kopp sur les dégâts sanitaires et sociaux du tabac constitue un tournant décisif dans la prise de conscience des ravages de cette drogue. En 2006, le chiffrage était de 47 milliards d’euros; il est aujourd’hui de 120 milliards d’euros. Ce chiffre est un coût net, tenant compte des recettes (taxes et TVA : 10,3 milliards), ainsi que des pensions non versées du fait d’une mort prématurée.
L‘actualisation d’aujourd’hui (étude publiée le 11 sept) chiffre aussi les dégâts de l’alcool et des drogues illicites. Je ne retiendrai ici que les données concernant le tabac pour ne pas multiplier les chiffres. Dans tous les cas, le tabac demeure le plus grand tueur, l’additif le plus puissant et le plus coûteux.
Ce coût sanitaire et social comporte deux volets principaux :
– le coût des soins dispensés en un an aux 683 396 malades du tabac : 25,9 milliards
==> Le coût sanitaire supporté par chaque affilié à la sécurité sociale en France (68,74 millions en 2013) représente 376,82 euros.
– les coûts externes (nombre de vies perdues/an : 78 966 morts, et perte de production) : 102 milliards
– les coûts et recettes pour les finances publiques (14 milliards diminués de 10,3 milliards de recettes)
==> Le coût sanitaire et social supporté par chaque personne de plus de 18 ans domiciliée en France (51 535 453 personnes INSEE 1e janv 2015) représente 2328,5 euros.
Ces chiffres considérables, issus d’une expertise indépendante à la méthodologie indiscutable, basée elle même sur des travaux internationalement reconnus démontrent :
– que le prix du tabac doit être augmenté de manière significative et la fiscalité revue :
– afin de tenir compte du coût social et sanitaire selon le principe « pollueur payeur/tueur payeur » (c’est à dire en faisant porter une part plus importante par les fabricants et les fumeurs). Ceci correspond à l’amendement que j’ai présenté lors de la précédente loi de finances (dec 2014) et lors de la loi santé.
-afin de réduire la consommation, l’augmentation significative du prix étant seule à pouvoir obtenir une diminution par deux de la consommation (aujourd’hui 32% des Français fument soit 13,4 millions pour l’année 2010 sur laquelle porte l’étude). Cette diminution par deux vient d’être obtenue aux Etats Unis et dans les autres pays anglo-saxons, ou l’on inclut l’Australie)
– que nous ne pourrons assumer le coût des progrès thérapeutiques et techniques de la médecine sans des mesures de prévention fortes dont l’augmentation du prix du tabac constitue l’élément majeur mais non unique. Nous ne pourrons pas davantage sans une forte réduction de cette facture liée aux drogues assumer les dépenses liées au vieillissement et à la perte d’autonomie.
Comments 12 commentaires
13/09/2015 at 12:16 eric hermeline
Vous avez retenu du rapport Kopp ce que vous avez voulu !! Encore un mensonge éhonté de votre part doublé d’une manipulation grossière ! le gros du cout du tabac d’apèrs Kopp vinet de la perte de production d’un fumeur décédant prématurément …. Que c’est drole comme si on etait dans une sociètè de pleine emploi !! 6millions de chomeurs !! donc un ouvriers qui meurent est le lendemain remplacé sans que ça coute rien !!Kopp est un imposteur
14/09/2015 at 16:20 Milor
Bien dit Eric hermeline
ce sont bien des imposteurs ,menteur et manipulateur
13/09/2015 at 14:33 loic F
mais pourquoi votre gouvernement ne prend il pas la tete d’une action au niveau européen ? On vous croit mais si on ne dépasse pas nos frontières on va au sens propre dans le mur.
14/09/2015 at 09:19 nonfumiste
Michèle, faut surtout plus répondre à ces conneries d’hermeline qui nient l’évidence. Cynique? Bête à crier? Au choix.
14/09/2015 at 10:29 francis
Dans le rapport Kopp, le cout le plus important dans le « cout social » , une expression bien floue bien pratique est la perte d’années de vie (et non de production comme écrit par eric h. ci dessus), coût évalué à 105 000 euros l’an, quel que soit l’âge.
Par exemple, une femme qui décède à 70 ans suite à une addiction tabac/alccol a un cout social de plus d’un million et demi d’euros, quel que soient ses revenus, ses activités, ses richesses, ses bonheurs de vivre.
cela me semble abusif, je ne suis pas certain que les assureurs accepteraient ce calcul.
de même, pour une mort d’overdose à 35 ans, les années « actives, voire heureuses » perdues sont valorisées sur les mêmes 105 000 euros.
bon, c’est une convention destinée à faire exploser les chiffres car ces « années perdues » comptent pour 90% dans ce cout social global…
mais je suis bien d’accord avec vous pour lutter énergiquement contre le tabagisme,
avec modération contre l’alcoolisme,
sans restriction, avec conviction contre les drogues dures,
avec intelligence et tolérance contre les herbes douces…
14/09/2015 at 18:35 Martis
@Francis
mais je suis bien d’accord avec vous pour lutter énergiquement contre le tabagisme,
avec modération contre l’alcoolisme,
sans restriction, avec conviction contre les drogues dures,
avec intelligence et tolérance contre les herbes douces
—
vous faite de la discrimination avec les vendeurs de Mort Monsieur
Pourquoi lutter avec modération contre l’alcool,les drogues dur ,les herbes douces hein.. ???
il est plus facile pour un homme de tuer.. quand il a bu de l’alcool ou pris de la drogue
pas la cigarette
vous savez ce qui tue le plus dans le monde c est la malbouffe
14/09/2015 at 12:06 Klaus Fuchs
@ francis: bien sûr, on peut toujours prendre des cas différents des critères utilisés par un statisticien qui, lui , s’appuie sur des moyennes, résultat de longs travaux permettant de rapprocher au maximum les critères de l réalité. Je sais, ayant travaillé avec Pierre Kopp dans le cadre de conférences ministérielles européennes pour lesquelles il a fourni les rapports de base, unanimement appréciés par les ministres, que Pierre Kopp est un scientifique de très haut niveau avec une très longue expérience. Je fais donc entièrement confiance à son rapport qui devrait ébranler les certitudes ou prétextes de beaucoup de responsables politiques et autres.
14/09/2015 at 14:27 Tino
le rapport Pierre Kopp ne vaut absolument rien que de la manipulation
du mensonge… Personne d’intègre d’honnête ne pourra jamais enquêté et vérifier vos dires, vous et votre bande vous avez tout cadenassé avec l’aide de vos lobbys
ceux qui meurent d’un cancer du poumon et qui n’ont jamais fumer.. vous les mettez sûrement dans la case des fumeurs ,moi je ne crois pas au père noël Madame
14/09/2015 at 16:24 francis
à klaus fuchs. par ma formation, par curiosité, et par honnêteté, j’aime regarder ce qu’il y a derrière les chiffres publiés, bien souvent augmentés, déformés, biaisés, simplifiés
au mieux pour un peu convaincre, au pire juste pour donner lieu à des reprise médiatiques percutantes, et valorisantes !
15/09/2015 at 17:58 eric hermeline
Pour ceux qui ont encore un doute sur la manipulation de Pierre Kopp l’avocat du CNCT (comité national contre le tabagisme) il y a ce lien !
nonfumiste modérer vos propos l’insulte est l’arme des faibles !
15/09/2015 at 17:58 eric hermeline
https://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2015/09/13/on-nous-prend-vraiment-pour-des-couts-250-milliards-annuels-qui-s%E2%80%99envolent-en-fumee-du-tabac-et-en-vapeurs-d%E2%80%99alcool-en-france/
18/09/2015 at 15:21 citoyen
@ hermeline
Un lien intéressant. Mais cela m’aurait surpris si sur l’étude de M. Kopp, expert internationalement reconnu, on n’aurait pas trouvé un autre expert internationalement reconnu qui conteste sa méthodologie. Ainsi est le monde des experts.
Mais même dans l’hypothèse que Gadrey aurait raison et Kopp aurait utilisé des critères contestables gonflant trop les chiffres, il reste – et cela est incontestable – que le coûts pour la société causés par le tabagisme sont exorbitants en vies humaines et charges financières pour le système social et les lobbyistes genre herméline et autres buralistes et cigarettiers sont coupables d’un cynisme insupportable pour faire leur beurre sur le dos des souffrances de centaines de milliers de Français. J’ai honte pour eux.