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En Bavière l’écologie naît de l’amour et de la mise en valeur de la nature. Nulle surface bétonnée à outrance pour renvoyer la chaleur de mur à mur, pas ou peu de séparations entre les maisons pentues, si ce n’est des barrières très perméables d’arbustes fleuris, des arbres à profusion jusqu’aux abords de la ville et de larges tapis de gazons rustiques, si bien respectés, si bien entretenus qu’ils paraissent peints sur le brun des sols.

C’est cette écologie que j’aime et qui me fait parfois moquer des procureurs d’une écologie de contraintes et d’amendes. Certes, il faut des régles, il faut des lois, et ce n’est pas à « nos amis allemands » qu’on apprendra cette volonté d’ordre. Eux-mêmes disent volontiers « qu’en Allemagne, tout ce qui n’est pas interdit est obligatoire, et inversement ». Ce qui d’ailleurs met à mal le préjugé qui affirme « que le livre de l’humour allemand est le plus court du monde ».

De ma fenêtre, le temps d’un week-end, à 15 kilometres du centre de Münich (2,5 millions d’habitants, c’est à dire plus de deux fois la métropole bordelaise), des champs, des prés, des sapins et naturellement posées au milieu d’eux, des dizaines de maisons, individuelles ou collectives, homogènes dans leur style traditionnel, bien que pleines de fantaisie et de modernité. Sur les toits pentus pour que la neige ne s’y amasse pas par trop lourds paquets, des panneaux solaires si nombreux, si bien logés, qu’ils paraissent déjà appartenir à la tradition locale.

Modèle allemand ? Bien sûr que non, pas partout, pas pour tout, mais modèle écologique sans aucun doute. Munich est en tête pour nombre de ses performances en ce domaine comme pour ses ambitions. Preuve que  l’écologie peut n’être pas une écologie de « Feldwebel » (caporal chef) et s’installer aussi efficacement dans la vie et la politique d’un territoire qu’une écologie de contraintes et d’interdictions.

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