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Dans un billet d’il y a 7 ans presque jour pour jour (mars 2011), je posais la question d’une intervention militaire française à Benghazi, ville libyenne assiégée et j’approuvais l’urgence de ne pas la laisser détruire. Cette intervention a eu lieu, mais les événements ultérieurs, s’ils ont amené à la fin d’une dictature, ont débouché sur le chaos. Où se situait alors le moins pire, je ne le sais toujours pas.

Aujourd’hui, la mise en examen de Nicolas Sarkozy aggrave cette interrogation et lui donne une nouvelle dimension, assez terrible pour tous ceux qui croient et veulent croire en la noblesse de la politique. L’éviction de Kadhafi se double désormais d’une présomption de cynisme et de duplicité . Je ne dois pas être seule à faire face à une double et grave interrogation sur nos motivations dans le drame libyen aboutissant à la mort de Kadhafi  et sur le rôle de ce même Kadhafi dans la campagne présidentielle française de 2007.  Ceux qui, au Parlement, ont voté notre intervention militaire (j’en faisais partie), ceux qui, membres du Gouvernement d’alors, l’ont approuvée, voire dirigée, ne doivent, eux-non plus,  pas être exempts de ce qui constitue une authentique souffrance.

Une mise en examen ne dégage en aucun cas de la présomption d’innocence. Et j’ose dire que pour la France, pour la Politique,  je souhaite ce soir encore que les faits évoqués aujourd’hui soient faux.

 

Comments 1 commentaire

  1. 22/03/2018 at 18:54 Louis

    Si vous aviez voté (et quelques autres avec vous) contre notre calamiteuse intervention en Libye, vous ne vous poseriez pas de questions aujourd’hui. Non seulement elle était injustifiable politiquement, mais elle a eu des effets qui étaient parfaitement prévisibles : la Libye livrée aux islamistes, avec ses stocks d’armes qui ont été utilisés contre nos soldats, les mains libres pour les passeurs qui ont jeté sur la Méditerranée des millions de pauvres gens, et j’en passe … La grandeur de Chirac restera son refus d’engager la France dans la deuxième guerre du Golfe qui s’est elle aussi terminée par la mort du dictateur et dont nous voyons les conséquences tous les jours en Irak et en Syrie. Comme toujours, la route vers l’enfer est pavée de bonnes intentions.

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