A tout de suite
Du fait de mon honorable position de candidate, ce blog se situe dans la catégorie des blogs politiques et pour cette raison, silence lui est imposé jusqu’à dimanche 20 heures. Mes remarques, coutumières en fin de semaine, sur la feuillaison des micocouliers ou l’inoubliable manière dont Kafka consolait les petites filles qui avaient égaré leur poupée serait légitimement susceptible d’influencer le scrutin.
Je le voudrais bien à vrai dire. Que Kafka ait un pouvoir surnaturel, chacun le sait. Que les micocouliers, par la seule magie de leur nom, donnent envie de voir en ce printemps un vrai renouveau, tout cela me parait dans l’ordre, l’ordre que je voudrais pour notre monde, fait de choses vraiment importantes et pas de stupidités télévisées, de petites hargnes, de notabilités à la noix et de tout un tas de choses que je déteste et qui me rendent grognon et grincheuse.
Donc nous allons nous quitter pour 48 heures. J’aime bien dramatiser un peu la situation. Quarante-huit heures sans un nouveau billet dans ce blog, quelle frustration pour les milliers (bien davantage..) de Bordelais qui y sont fidèles !
Je vous dois avant cette séparation, la vérité : feuillaison, comme bravitude, ne sont pas admis au dictionnaire. Mais je promets, par Toutankhamon, que si Ségolène est élue, je plaiderai auprès de l’Académie pour que ces deux mots trouvent grâce auprès d’elle. Ils manquent véritablement à notre vocabulaire, ils sont bien construits, ils nous plaisent : est-ce que cela ne suffit pas ?
Je voudrais vous parler de bien des choses. Se quitter pour 48 heures, c’est déjà long, et ce fond d’inquiétude naturelle dont je décore toute chose, me fait me demander ce qui arrivera après cet évènement vraiment important qu’est le vote du premier tour.
Vous comprenez (beaucoup d’entre vous, je l’imagine, sont des amis de plusieurs mois de ce blog) que ce bavardage au fil du clavier est aussi une forme de timidité, une forme d’inquiétude. Comme vous tous, je voudrais que le monde soit meilleur, que nous redevenions un pays de pionniers, que nous soyons simples, que nous ne fassions jamais un geste contraire à la vie…
Tant de choses.
Même pour quarante-huit heures, j’ai du mal à vous quitter. Au bout de ce délai, scotchés devant nos télés (pas mal d’entre vous, comme moi, à la fédération du PS), nous saurons le score de cette première mi-temps.
Que ce printemps, si beau, si doux, si prometteur d’avenir, nous inspire tous.
A tout de suite.
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