Assurance maladie : quand l’absence d’imagination se double de l’absence de courage
Franck de Bondt dans Sud Ouest a une très belle formule : « la Ministre de la Santé prétend donner un coup de balai dans les comptes de la sécu, mais elle ne fait que déplacer la poussière ».
La taxation des mutuelles, présentée hier, pour essayer de combler le célèbre « trou » (5,9 milliards en 2007, 4,1 prévus en 2008) est un tour de passe-passe gouvernemental de plus. « Le patient ne doit en aucun cas être perdant : aucune de nos mesures ne porte sur les assurés » a assuré Eric Woerth, avec l’aplomb et la bonne conscience où il ne rivalise qu’avec Mme Lagarde.
Qui peut-être dupe ? Qui peut penser qu’assurances et mutuelles sont des sociétés philantropiques qui épongeront de bon coeur les 3 milliards d’euros qui vont leur être ponctionnés chaque année ? La réaction a été immédiate de leur part : la hausse des cotisations est inévitable et elle chiffre entre 12 et 16%.
Le gouvernement n’a fait ainsi que déplacer la taxation des ménages (et l’altération de leur pouvoir d’achat) de quelques mois, peut-être d’une année. Prudemment, l’augmentation à 23 euros au lieu de 22 du prix de la consultation médicale a été repoussé, la conjonction des deux mesures aurait été une pilule un peu trop grosse à avaler . Même le 30 juillet, quand les bagages des vacances sont déjà dans le coffre.
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