Avez-vous travaillé pour la journée de solidarité ?
Rares, certainement, sont ceux qui répondront « oui ». Cette journée, créée en 2004 par le Gouvernement de Jean-Pierre Raffarin s’appelait initialement « journée de solidarité pour les personnes âgées ». Secondairement, ses revenus ont été attribués pour 2/3 aux personnes âgées dépendantes et pour 1/3 aux personnes handicapées.
La loi d’adaptation de la socièté au vieillissement a été basée sur la contribution des retraités imposables (CASA) à cet effort de solidarité. Son rapport initial était de 650 millions d’euros, somme qui m’avait été signifiée comme « non dépassable ». Ce fut fait, mais il n’est pas insignifiant de savoir que ce revenu est dynamique et rapporte cette année 765,4 millions du fait de l’augmentation continue du nombre de retraités. L’ensemble de la Journée rapporte 2,42 milliards d’euros.
Je regrette beaucoup que cette journée ait été, au fil des Gouvernements successifs, détournée de son sens et décolorée grâce à de multiples aménagements, dont la stupide possibilité d’étaler sur l’année le temps de travail d’une journée. C’est ainsi qu’à la Mairie de Bordeaux, les salariés sont supposés travailler une minute de plus par jour, ce que je trouve particulièrement coupable de la part d’une collectivité publique. Le remplacement du lundi de Pentecôte par une journée de RTT conserve au moins une part de sens, même si une journée collective en a bien davantage.
Ce regret est particulièrement aigu alors que le Gouvernement actuel travaille à un « 5ième risque » pour mieux assumer le coût de la dépendance. Une contribution nouvelle, que j’espère publique et obligatoire sur le modèle de la sécurité sociale, ne sera acceptée des Français que si elle est expliquée et comprise et si son revenu est strictement attribué à cet enjeu social et solidaire majeur.
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