Brève de camp’ : 19 heures au Grand Parc
Dix neuf heures. Une vieille dame, d’ordinaire légitimement plus préoccupée des soucis de son âge (86 ans) que des turbulences de la vie politique Grand Parcoise, m’accueille d’un air peu amène :
– « On commence à en avoir assez de ces élections ! »
Je réponds d’une moue entendue, à mi chemin entre « il ne faut pas, il ne faut pas, c’est un scrutin à valeur nationale » et, tout à l’oppsé « ça m’arrive aussi, vous savez, mais ça ne fait que commencer… »
Sans décrypter plus avant les finesses et les sous entendus d’une moue aussi finement balancée, la voilà qui continue du même ton :
– Deux coups de téléphone cette semaine, ça commence à faire !
Un silence et elle ajoute
– Vous exagérez !
Je comprends enfin que je suis incluse dans le « vous ». Je réponds à la Dame la stricte vérité : je ne suis pour rien dans ces coups de téléphone. J’ai horreur du téléphone et ce n’est pas le moindre motif de mes proches de me vouer aux gémonies, ou quelque lieu approchant.
Fine mouche, je lui demande d’expliquer plus avant.
Le premier appel, dont plusieurs gentils habitants du canton m’ont déjà rendu compte est un sondage. « Que pensez-vous de l’action du Maire de Bordeaux ? » « Quelle est votre sensibilité au plan national » et, le poisson étant ferré, : « Pour qui envisagez vous de voter aux élections cantonales ? » Suit une liste de noms, se limitant à deux.. »
Le deuxième appel n’est pas davantage que le premier diligenté par moi. Si j’ose dire : tout à l’adverse.
J’invite ma vieille dame, au troisième appel, à ne pas raccrocher trop vite : il lui sera aisé de constater que je n’en suis ni l’auteur, ni l’instigateur.
Rassérénée, elle conclut :
-« Faut quand même qu’ils soient bêtes et qu’ils n’aient rien à faire! ».
On en conviendra, je n’ai pu qu’opiner.
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