Ce qui change, c’est le rythme
La langue, encore elle et surtout, son usage changeant. J’entends sur @franceinter le comédien Fabrice Luchini dire que « Lafontaine est le plus grand des rappeurs ».
Et pourquoi pas ? Personne ne dit la poésie aujourd’hui comme du temps de Sarah Bernard. Personne n’aurait eu l’idée, avant Gerard Depardieu, de jouer Cyrano de Bergerac d’un ton doux, avec plus de tendresse que de martialité et Molière peut se formuler à mille lieues de ce que Louis XIV entendait.
Je reviens aux tweets. Vauvenargues et Chamfort ont du se retourner dans leur tombe (cette expression me fait curieusement toujours rire, car une tombe est bien étroite et on doit s’y retourner souvent) en découvrant qu’en fait ils n’avaient jamais écrit que des tweets.
Et pourtant, rien de cela n’est faux. Un poème autrement découpé qu’en vers classiques change non seulement de rythme mais de sens. Il faut l’immense simplicité de « A Villequier » pour y résister : hier comme aujourd’hui, seul la douleur quotidienne, presque paisible, lui sied.
Au fond peut être n’est ce pas tant la langue qui change, mais son rythme. Le phrasé débile de tant de commentateurs à la télévision n’est en phase avec rien et je n’ai toujours pas perçue sa signification s’il en est une. Est poésie au contraire, tout ce qui introduit une juste musique dans la suite des mots. Et comme le dit encore Luchini : alors il n’est plus besoin de comprendre pour connaitre.
Comments 2 commentaires
31/12/2015 at 08:48 Benoit DURAND
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31/12/2015 at 11:57 Louis
Le phrasé débile de certains journalistes (?) de la télévision n’est que le ânonnement saccadé d’un analphabète qui a du mal à lire son prompteur. Mode lancée, si je ne m’abuse, par l’avantageux Laurent Delahousse