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Silence absolu sur mon jardin où la lumière pénètre par petits pans découpés dans les frondaisons d’arbre. Longtemps j’ai essayé de sauver ces premières heures de dimanche pour quelques lignes, quelquefois une page ou deux, en réalité pour savoir ce qui me restait dans la tête après des semaines encombrées de trop de choses où la pensée n’avait guère à faire. C’est un exercice à la fois agréable et éprouvant : bien souvent je n’y trouvais que ma capacité à regarder et écouter le silence et le cours des saisons, comme ce matin exactement.

Mais rien que cela est un bonheur. La ville du dimanche est dans une sorte d’apnée qui la rend à sa fonction de décor amical. Il y a quelques mois encore, ma fenêtre s’ouvrait sur un mur et sur des pans de toit : même cela avait une personnalité, changeait selon les heures et les mois, même cela m’était devenu un spectacle que j’aimais retrouver de dimanche en dimanche, où j’aimais m’absorber un moment en guettant au loin un volet qui s’ouvrait, une voix qui appelait au départ, des signes étouffés d’une vie de dimanche.

Tout à l’heure, je rejoins Jacques et un groupe de nos camarades au marché du Colbert. Que le dieu des campagnes électorales me pardonne : ce n’est pas mon lieu et mon activité favoris. L’accueil n’y est pourtant pas désagréable et souvent même chaleureux. Mon côté BCBG (Bon chic, bonne Gauche) a raison des moins bien disposés. Mais voilà, je n’aliène pas d’un coeur très enthousiaste ces premières heures du dimanche.

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