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Sept cent policiers dans l’ensemble de la ville de Berlin pour la visite d’Obama, aucun contrôle de sécurité des visiteurs, si ce n’est à proximité stricte du podium où il a pris la parole.

Six cent (déclarés) à Bordeaux. Sans doute davantage. Pour qui, pour quoi ? Quelle grandiose avancée, obtenue par le Maire de Bordeaux, que ce maigre sommet de fond de vallée, dont il ne ressortira rien, pas davantage sur le plan international, national, que pour notre ville ou pour notre région ?

De quelle mauvaise farce sommes-nous les dindons ?

Après notre accueil du chef de l’Etat à Mérignac ce matin (voir billet précédent), un élu -de droite- disait : « Ah, nous nous sommes bien battus, et nous avons obtenu le départ de Santé Navale ! »

Il s’agissait d’une déclaration privée, et d’un moment où, que l’on soit de droite, du milieu, de gauche ou d’ailleurs, on perçoit l’ineptie en même temps que la gravité de la situation : je n’en dirai bien évidemment pas l’auteur.

J’ai honte, plus souvent que supportable, de ce que chaque jour apporte de motifs de colère, de honte, de révolte. Je ne regarde, habituellement, jamais la télévision qui me colle un cafard de plomb. Ce soir, les informations régionales ont finalement rendu un compte assez juste de ce « sommet », à condition de lire entre chaque mot.

« A quoi ça sert et combien ça coûte ? ». Ces deux interrogations sont, parait-il, la devise des Auvergnats. Née, au hasard des nominations paternelles, à Clermont-Ferrand, j’en endosse volontiers la vigoureuse simplicité. Entendre Alain Juppé se réjouir de se flon-flon plaçant Bordeaux au rang de métropole internationale m’a fait tourner le sang.

J’ai honte. Le mot est fort, mais je ne m’habituerai jamais. Honte d’entendre le Président de la République archi-nul en recevant Obama, qui avait l’air, en répondant, de l’excuser.

Le monde politique manque de petites pétroleuses, n’ayant pas peur de grand chose, dépourvues d’accès à toutes les formes de cynisme qui sont de mise pour avoir bonne allure dans ce monde d’apparences.

Je suis une espèce tardive (au moins dans son expression) et je crois un tout petit plant de cette variété indispensable à la survie du genre humain, lui-même indispensable à la survie de la planète : les non-obédients. Camus aurait dit : « les révoltés ». Ayons la mesure de nos forces.

A certains moments, on s’interroge : faut-il que le genre humain, la planète, et deux ou trois autres choses que l’on croit universelles et définitives, survivent ?

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