Feuilleton (9) : La sombritude de Reims
Pour tout dire, j’ai hésité entre deux titres, l’autre étant « la preuve par le pire ».
Ce qui se dessinait hier s’est cristallisé cette nuit : l’arc-boutement des motions A à D sur la question des alliances. François Bayrou et ses deux députés n’en demandaient pas tant. Sans doute recevrons-nous un message de remerciements dans la journée.
C’était malheureusement prévisible depuis le début de la journée d’hier, et c’est devenu évident à l’occasion des grands discours. A la fin de son intervention, et avec le talent qu’on lui connait, Laurent Fabius a embouché les trompettes de l’alliance avec le modem : c’était plié. J’ai arrêté mon compte rendu (voir billet précédent) pour ne pas insulter l’avenir. L’avenir n’avait pas besoin d’être insulté, il était ficelé dans les salles arrière. Malheureusement, c’est chez nous qu’il a élu domicile
Vincent Peillon, à l’instant, nous rend compte de la commission des résolutions, dont nous avons eu régulièrement des nouvelles par SMS tout au long de la nuit. La presse aujourd’hui rend compte de l’essentiel.
D’entrée, il a été exprimé par Bertrand Delanoë, qu’il n’y avait pas motif à négociation avec la motion E et qu’il s’était déjà exprimé par courrier à ce sujet. Ubu a alors pris la direction des opérations et « les alliances » ont occupé tout l’espace. Relisez le discours de Mitterand à Epinay disant qu’après avoir réuni la gauche, « il faudrait aller chercher les libéraux ». Point n’est besoin d’épiloguer : tout cela est une posture, contradictoire avec la pratique de la plupart, contradictoire même avec nos statuts qui fixe clairement les conditions d’éventuels accords. Il n’en est pas moins vrai que notre motion aurait été bien inspirée de ne pas introduire le sujet dans le texte.
Les motions qui ont refusé cette nuit toute négociation avec la « E » se sont absentées une heure et demie de la salle de commission sans parvenir à un accord entre elles. Les voix de Lucifer sont aussi obscures que celles du Seigneur.
Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy est au G20 et le pays souffre.
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