Huit, onze ou trente milliards ?
Je n’ai pas ouvert la radio aujourd’hui sans entendre une appréciation nouvelle du coût de la suppression de la taxe professionnelle.
Chiffre de départ, hier soir lors du « yes, I can show » présidentiel : 8 milliards d’euros. Nicolas Sarkozy n’a jamais été très fort sur les chiffres mais il les assène, comme toutes choses, avec une détermination très convaincante. Du moins, la première fois : ensuite, on a tendance à vérifier et je me souviens d’un certain chiffre sur les immigrés sans travail qui a fait couler beaucoup d’encre.
Même chose ici. Dès ce matin, Martine Aubry corrige et estime à 30 milliards la perte globale.
Lourde gène du coté de Bercy qui fait, sans doute sous sommation élyséenne, une première correction : non, non, ce n’est pas trente mais onze milliards.
Onze milliards ! Nous voilà encore loin de la parole présidentielle et un nouveau coup de semonce est sans doute tombé sur les services de Bercy.
En chemin, entre Bergonié et ma permanence de Saint Augustin, j’écoute ce chef-d’oeuvre : Bercy re-rectifie. Le déficit lié à perte de la taxe professionnelle est bien de 11 milliards MAIS les entreprises qui ne la paieront plus feront davantage de bénéfices et devront s’acquitter d’un impôt plus élevé. Et devinez à combien est estimé ce complément de rentrées fiscales ?
Vous avez gagné : il est estimé à trois milliards. Huit et trois faisant onze et onze moins trois faisant huit, voilà pourquoi le Président qui sait compter et prévoir en même temps qu’il parle, a avancé le chiffre de 8.
Elémentaire, mon cher Watson !
Sauf que… chiffres ou autres paroles, plus personne ne croit aux déclarations présidentielles.
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