Juste peine ou peine perdue
Le taux de récidive après incarcération a fait un bond en avant pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy : 56 % en moyenne et 64% après les courtes peines (in: le Monde de ce jour).
Plus de 50% de récidives après la prison dont l’une des missions essentielles est la réinsertion. Isabelle Gorce, qui vient d’être nommée à la tête de l’administration pénitentiaire me disait : il vaudrait mieux parler d’ « insertion » tellement son nombreux ceux qui n’ont jamais été insérés.
Vrai, bien évidemment. Mais c’est surtout ce taux et son accroissement continu qui fait de plus en plus s’interroger sur le rôle et le sens de l’incarcération.
La plupart des prisonniers sont jeunes et ont, en sortant, une vie à faire. Quelle terrible interrogation pour la société d’être incapable de leur apprendre autre chose que ce qui les a justement amenés là. De ne pas savoir/pouvoir leur donner l’envie et la possibilité de cette autre chose.
Alors, oui, la prison : juste peine ou peine perdue ? Poser la question pour une fois n’est pas y répondre car nous ne répondrons qu’en ayant une autre proposition, ou plus sûrement des dizaines d’autres.
J’ai connu Isabelle Gorce alors qu’elle était directrice régionale de la pénitentiaire à Bordeaux. J’avais été frappée de sa vision où l’humain faisait heureux ménage avec le sens du service de l’Etat. Tous mes souhaits à elle pour sa mission : trouver la (les) réponse(s) à ma question.
Comments 1 commentaire
07/08/2013 at 19:34 Alain
Comme les éditeurs aux journalistes lors de la sortie d’un livre, la Justice devrait adresser à l’administration pénitentiaire un « prière d’insérer » pour chaque condamné emprisonné.