La campagne en direct
Pluie à verse, vent force 5, ce matin sur Bordeaux. Le Rousset (pardon, Alain, je trouve cette expression, de vieille tradition française, charmante et dans la circonstance assez vraie), le Rousset donc était à la chasse, levant la bécasse. Bonne nouvelle, il n’en a levé qu’une, qu’il n’a pas même tirée. Qu’on se le dise, au sens propre au moins, je suis plutôt du côté des bécasses.
Nous convenons de retarder un peu notre rendez-vous de campagne : au Colbert, la tempête arrachait les étals, et le Rousset lui-même sortait à grand peine des broussailles trempées d’eau, tout marri que sa bécasse l’ait été plutôt moins que son nom l’indique…
Arrivée au Colbert vers 11 h sous un coup de bourrasque d’une particulière intensité. Je dis souvent que la parité n’existera jamais en politique : Alain Rousset, à l’égal sur ce plan d’Alain Juppé, arrive le poil ras mais en bon ordre, Florence Lamarque, candidate aux élections législatives sur l’emblématique troisième canton, tout comme moi, déjà transformée en 0’Cedar mouillé par les gifles de pluie. Refuge à l’amical stand des huîtres et du vin blanc, tous accrochés au large parasol/parapluie qui couvre les tables pour éviter son envol. Un nostalgique vient me voir : « Alain Juppé accroche son vélo les dimanches de beau temps au pilier qui nous fait face ». Mais remarque-t-il : « Aujourd’hui, il s’est dit que ça valait pas la peine… »
Je ne suis pas sans espoir que ce fin observateur nous rejoigne…
Petit marché auprès des marchands qui avaient bravé les intempéries. Une info qui va combler les people-ologues de la scène locale : à cette saison, Alain Rousset n’achète et ne consomme que des poires comices. Spécialistes et fins gourmets le rejoindront dans ce choix.
A un stand, une vielle dame rejoint et aborde Rousset, le coeur aux lèvres : – Vraiment, vraiment, je suis trop contente que vous aimiez à ce point les animaux !
Allusion au papier dans Sud-Ouest la veille : Rousset et ses brebis, Rousset nourrisant ses poules avant de partir au travail et peu satisfait quand il ne trouve pas d’oeufs dans le poulailler. Qu’on se le dise au Conseil Régional : quand le Rousset arrive grognon, ce n’est ni la faute de Sarko sucrant des crédits aux régions, ni du staff américain de Ford ou d’un quelconque labo de biotechnologie, c’est la poule roussette (je promets, l’espèce existe) qui n’a pas rempli son office. Et en cette saison, roussettes ou pas, les poules sont paresseuses.
Surtout ne dites à personne que je suis à l’origine de cette chronique détendue, dont l’objet est justement de montrer qu’une campagne c’est aussi un moment de bonne humeur et d’envie d’être.
Comments 7 commentaires
09/12/2007 at 15:37 Florence LAMARQUE
Michèle,
Effectivement, quelle aventure… les socialistes bravant le froid, le vent et la pluie dans ce haut lieu dominical bordelais… quelle leçon de militantisme! … Pour ce qui des leçons de campagne je suis à bonne école avec vous … mais avant la circonscription, je commence d’abord par le canton!… celà doit être "l’hyper ventilation" de ce matin et l’euphorie de notre épopée, qui t’ a fait surfer sur cette envolée…
09/12/2007 at 18:30 Eric
voilà une campagne bien et chaleureusement engagée !
09/12/2007 at 21:25 Koukou de pessac
Florence Lamarque ne peut être que candidate aux cantonales et non aux législatives. Quant aux poules de Rousset, cela n’étonnera personne quand on connaît la relation de Rousset aux poules… (sic).
Bientôt nous aurons même le droit de cuissage…
09/12/2007 at 22:04 pticom
excuse moi koukou de pessac mais concierge de pessac t’irait bcp mieux, tes allusions à 2 balles n’atteignent meme pas le caniveau. Mais bon comme tu peux le voir ici tu n’es pas buggé et l’expression est libre, pas comme sur le blog de AJ ou regne l’autosatisfecit…
09/12/2007 at 22:12 Rustique mais culturé
qu’est ce que c’est que ça ? On dit "poires de comices", et pas poires comices ! mais autrement, c’est vrai que c’est les meilleures de la saison.
09/12/2007 at 22:41 Eric
à koukou : c’est nul
09/12/2007 at 23:30 Petit Clos
Hélas les passe crassanes ont pratiquement disparu
D’abord je suis persuadé que l’on dit bien des poires comice : c’est le nom de la variété. Mais j’arrive un âge où on n’est plus sûr de rien
Dans le réseau Solidarité Paysans sur lequel je viens d’être branché je réponds aux questions de ma compétence pour essayer d’aider à tirer d’affaire les paysans en difficultés-je vous rappelle qu’un tiers d’entre eux vit en dessous du seuil de pauvreté- et un correspondant du 49 m’a déjà fait douter tout à l’heure pourtant sur une clause du statut du fermage que je croyais bien connaître
J’arrive même à douter de la capacité du PS à se rénover en particulier en voyant la tête de liste que l’on nous propose pour les sénatoriales!
Certes ces derniers jours , Julien et Ségolène m’ont redonné un peu de baume au coeur en réapparaissant
Mais il serait grand temps qu’Alain ROUSSET ouvre lui aussi son blog car le voir de temps en temps à Caudéran ne suffit pas à ma ma curiosité et j’aimerai bien lui demander entre autre de réveiller le professeur Orgogozo qui doit réunir son groupe de travail sur le vin et la viticulture: tout le monde ne sait pas encore (sauf au PS bien sûr) qu’une consommation modérée et régulière de vin est favorable à la santé.Et puis il y aurait tant d’autres choses à dire sur le vin et la vigne aux bordelais dont beaucoup doivent être concernés par cette filière si j’en crois la règle qu’un viticulteur induit la création de 6 emplois en aval
Mais de digression en digression j’allais oublier de vous parler des poires passe crassanes , grosses poires d’hiver très juteuses
La copérative fruitière de Saint Pierre d’Aurillac en traitait des tonnes et faisait la fierté de son maire LAFOURCADE que l’on disait plutôt stalinien mais qui m’invitait à sa table bien que connaissant mon attachement à une gauche régionaliste,décentralisatrice et européenne (avait il déjà en tête l’intuition d’une gauche arc en ciel ?)
Il y avait aussi des vergers de passe crassane sur les bords de la Dordogne du côté de Saint Loubès dont j’ai un moins bon souvenir car incapable de convaincre leurs propriétaires d’embaucher des réfugiés chiliens malgré l’appui d’André QUANCARD (pote du préfet Delaunay) mais dont le fils a moins bien tourné que la fille du préfet
Les passe crassanes ont pratiquement disparu à cause du feu bactérien , maladie à laquelle ces vergers étaient très sensibles
Sinon je suis persuadé qu’Alain ROUSSET en aurait aussi rempli son panier.
Si je me trompais encore et que vous connaissez des vergers survivants n’hésitez à me contredire