La Rochelle : diagnostic pour la rénovation
La Rochelle, université d’été, allant d’un atelier à l’autre, curieuse de m’instruire, de partager et de débattre. Je fais partie de ceux qui aiment cette « université d’été » justement pour cela, l’occasion d’apprendre, d’entendre la position d’experts, de bâtir des propositions. C’est à la Rochelle que j’ai fait la connaissance de Paulette Guinchard-Künstler à l’occasion d’un atelier où elle était intervenue sur la politique de l’âge de manière très remarquable. Nous y avons trouvé la base d’une vraie amitié et j’essairai de poursuivre son action dans ce domaine au parlement.
Retour à la Rochelle. Le thême est cette année « Diagnostic pour la rénovation ». Tout ce que j’ai écouté est intéressant, mais je l’avoue un peu général pour mon goût. « Où va la gauche », « D’où vient-elle », me fait irrésistiblement penser à l’interrogation existentielle « D’où viens-je, où vais-je, et qu’est-ce qu’on mange à midi ? ».
Rénovation, refondation, l’urgence est de nous ancrer dans la réalité de notre société. Je préfère entendre des experts parler des retraites que d’analyser le vote de gauche, du centre ou d’ailleurs : le vote sera ce que nous le ferons si nous faisons quelque chose. Depuis 2002, année de mon entrée au PS nous sommes dans le diagnostic. Combien de débats internes, quelquefois d’empoignades, pour bien diagnostiquer. Cinq ans après, nous diagnostiquons toujours.
En médecine, si on diagnostique cinq ans, le malade est mort à coup sûr.
Donc, il me tarde de faire, et d’être dans un parti en alerte, tentant de proposer des réponses concrêtes aux interrogations nouvelles de notre société. A chaque contestation de la politique sarkozienne, montrer ce que nous ferions et pourquoi.
Exemple. Car il ne suffit pas de dire, il faut essayer. Défiscalisation des intérêts d’emprunt pour l’achat de la résidence principale. Eh bien, pour moi, c’est oui, à la condition que cette défiscalisation soit sous condition de revenus et d’autre part qu’elle soit réservée aux primo-accédants (c’est à dire qu’en soient exclus ceux qui, déjà propriétaires, veulent acheter une maison plus grande).
Ceci pour que la mesure soit réellement une aide à l’ accès à la propriété pour ceux qui sans cela n’y parviendraient pas ; et non, comme c’est le cas maintenant, la possibilité d’une niche fiscale de plus pour ceux qui n’en ont nullement besoin.
Ainsi, nous pourrons montrer « où va la gauche » et pourquoi elle essaye d’y aller.
Comments 9 commentaires
01/09/2007 at 18:06 marc
bravo en particulier pour ce dernier tiers. J’espérais que le cabinet fantome à l’assemblée serait fait pour cela et avoir déjà le "comparatif des lessives" pour les lois passées cet été… mais il se peut en effet que quelques détails d’importance se cachent dans les décrets.
Par ex. dans l’autonomie des universités, la sélection, les futurs frais d’inscription (intéressant de voir comment les esprits sont en train d’être travaillés en ce sens). Et, comme dans l’exemple de Mme la députée, la décision, la motivation de cette décision, la différence avec le texte proposé. Pour l’ensemble du texte de l’anti-texte de loi, un exposé de synthèse garantissant la cohérence de nos contre-propositions. Bien sûr, cela est fait, ici, là, mais de manière parcellaire et si l’un de nous veut, à tout instant, chercher l’ "anti-loi", pas sûr qu’il sache où aller chercher.
Et cet automne, étudions la manière de faire connaître le "cabinet fantome" et les contre-propositions, au grand public. Si on peut faire qqchose d’à la fois rigoureux et distrayant, ça passera au moins dans les journaux, donc parfois repris à la télé, qui sait…
01/09/2007 at 18:51 arad
Tout à fait d’accord, le "cabinet fantome" ne se fait pas assez entendre. Non seulement chaque spécialiste devrait intervenir pour faire une contre-proposition concrète (et non une simple critique) dès que le gouvernement annonce qq chose, mais de plus, il devrait aller plus loin, et devancer le gouvernement dans ses propositions concrètes dès qu’une information apparait (exemple : hausse du pain de 8%, que fait-on au lieu de pleurer sur le pouvoir d’achat)
(exemple : pénurie de places dans les maternelles ; nous devons proposons nos solutions et devancer celles du gouvernement)
Bien sur, celà suppose une réactivité forte de ce "cabinet fantome" et une grande coordination.
Mais nous devons nous rendre visibles, et pour celà parler "concret".
01/09/2007 at 20:00 Kikitou
Ce billet est intéressant et pourrait servir d’exemple à tous ceux qui diagnostiquent.
Mais je n’aime pas le nom de "cabinet fantôme".
01/09/2007 at 20:34 charlec
je me trouve de l"admireation pour vous qui ete socialiste au meme tite que moi mais vous avez des responsabilités Oserez vou dire que la maison peut etre faite sans fondations? Pensez vous ringard le discour de nos anciens depuis 1789? Si j"avais un voeux a fairerelier le fil conducteur de 1789 a aujourdhuiet comment continuer cette lutte quitout au long de sa vie ne s’est jamais dementi etre de gauche c’est la recherche de la verité vraieOn nait avec une cuillere en argent et d’aute sur une natte on y peut rien seul la volonte de s’elever fait la difference les embuches sur le cjhemin ne sont pas les memes ni de meme nature et pourtant il y en a qui y arrive c’est ce que je veux pour le PS incare cette volonte de se hisser en haut en tout simplicité sna demesure Le niveau est un demeilleurs outils qui soit ansi quel’querre ils sont incontestable Je veux d’un ps qui appartient a ceux qui pense ps pas ambition personnelle Les elephants meurt cachés alors laissé la ou ils sont ils nous rendrons service car leur parcour demontrent qu’ils n’y croyaient pas en une societe meilleure et plus humaine sinon ils l’aurairnt construite
01/09/2007 at 21:26 jfpessac
De retour de La Rochelle après ma 1e participation à l’UE, voici quelques une de mes première réactions à chaud.
Beaucoup d’idées intéressantes en effet de la part des "experts" mais on peut regretter que les interventions de nos camarades animant les ateliers aient été parfois un peu longues.
Par manque de temps, peu de place donnée aux interventions de militants hélas.
Nous devons maintenant nous saisir de toute cette matière pour poursuivre les débats dans les sections.
Comme Michèle est modeste elle ne parlera pas des applaudissements qui l’on saluée lorsque elle est intervenue lors de l’atelier "Socialisme et marché".
Pour des infos sur l’UE (vidéos, comptes-rendus, …):
rochelle2007.parti-social…
01/09/2007 at 21:43 Lucas Clermont
En partie d’accord ! On rapproche la politique des citoyens en la traduisant par des mesures qui permettent à chacun de comprendre comment l’effort collectif permet d’agir pour le mieux dans la vie de chacun. La mesure que tu donnes en exemple est compréhensible par tous ; elle va dans le sens d’une aspiration répandue : posséder son logement ; elle favorise qui a le plus de difficulté à l’atteindre
Ça ne dispense pas d’avoir une réflexion globale sur les choix qui structurent la Nation. Quelle Europe ? Comment améliorer le fonctionnement de l’État ? Quelle éducation nationale ? Etc. Et là, selon par exemple qu’on est un social-libéral, ou à gauche du parti, il est difficile de parvenir à un consensus. Voilà pourquoi l’on se raconte que l’on réfléchit tout en évitant de conclure.
Cela dit, on manque cruellement de cadres du parti qui ne se perdent pas dans des considérations oiseuses et narcissiques ; qui n’oublient pas que la politique ce sont des gens avant d’être des idées, des gens qui n’y comprennent rien et qui n’ont pas forcément une passion pour le nombril de tel ou tel. Bref, il nous reste à t’encourage à continuer à prendre en consultation politique tous les citoyens (ou non) qui veulent bien te rencontrer et à en déduire quelques propositions qui font avancer le schmilblick. Et c’est se préparer au métier de maire, alors…
01/09/2007 at 22:49 asse42
D’accord avec toi Michéle. Ce qu’on attend ce sont des propositions concrétes et non des supputations sur ce qui aurait pu être ou ne pas être.
Je suis d’accord avec Arad mais Lucas pose le débat de la vision entre les tenants de l’anti-capitalsime et ceux de l’économie de marché.
Enfin je suis d’accord avec Kikitou pourquoi ne pas dire clairement contre-gouvernement?
02/09/2007 at 10:25 militant62
j’ai vu à la Rochelle un candidat à la candidature se confirmer : bertrand Delanoë, d’ailleurs très brillant comme à l’habitude dans ses interventions.
Et un vrai signe de rénovation du PS : les séances ont commencé à l’heure !
02/09/2007 at 11:55 marc44
un problème avec le terme "contre-gouvernement" est qu’il est restreint à des députés de l’assemblée nationale. Or, il pourrait suggérer/promettre qu’il s’agit là du gouvernement d’alternance, qui lui, pourrait aussi piocher parmi des députés européens, des présidents de collectivités locales, des sénateurs…ou d’autres que des élus.
Mais en pratique, si on fait du contre-gouvernement le fer de lance de l’opposition, il faudrait : 1) un contre-premier-ministre 2) que ses membres puissent travailler en permanence en bonne collaboration, ce qui est plus facile s’ils sont tous députés, et en particulier parce qu’ils voient passer tous les textes de lois.
Par ailleurs, le PS ne peut pas subir l’agenda législatif imposé par la droite, ne fonctionner qu’en réaction, par exemple parce que le vote de budget à l’assemblée n’a lieu que trop rarement, par rapport à la fréquence des commentaires qu’il va falloir y consacrer.
Pas mal de difficultés pratiques pour ce contre-gouvernement, mais sa mise en place et un travail bien "visible", comme on dit horriblement, pourrait fortement contribuer à clore l’épisode "marasme au PS" perçu par l’opinion, et donner une image d’unité du parti.
Je pense que c’est un concept original en France et distrayant, qui serait bien repris dans les média.
Surtout, ne pas attendre 4 ans pour démarrer cette démarche, il faut charger la barque rapidement.
Ca pourrait aussi aider à faire connaître au grand public les détails de sarkozy, souvent omis au 20h, les détails qui font toute la différence et tout l’esprit de la loi.
Mais bien sûr, cela a été mille fois déjà pensé et dit…
Marc