Les infirmiers anesthésistes chargés par les CRS devant le Ministère de la Santé
Suite aux violences dont ont été victimes les infirmiers anesthésistes qui manifestaient vendredi 1 er octobre devant le Ministère de la Santé, Madame Delaunay a souhaité relayer cette information pour dénoncer l’attitude du Gouvernement. Après avoir rencontré les représentants de l’IADE, Michèle Delaunay avait proposé des amendements prenant en considération les revendications des infirmiers anesthésistes, amendements refusés par le Gouvernement.
Ci-après, la lettre de la représentante du collectif IADE d’Aquitaine.
Collectif IADE d’Aquitaine à Madame Michèle Delaunay Députée de la Gironde
Hier, vendredi 1 octobre, les infirmiers anesthésistes organisaient leurs 7 ième journées nationales d’action. Depuis 6 mois, malgré une forte mobilisation, près de 90 % de grévistes, près de la moitié de la profession défilant dans Paris, Mme Bachelot est resté totalement sourde aux revendications des infirmiers anesthésistes : – Maintien de l’exclusivité d’exercice garantissant une haute sécurité en anesthésie dans notre pays.
– Reconnaissance du diplôme d’état d’infirmier anesthésiste au niveau Master. La durée des études pour obtenir ce diplôme est de 5 ans. Le coordonnateur de cette formation doit être un professeur d’université et les intervenants sont pour l’immense majorité, eux même titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur. – Revalorisation salariale en adéquation avec ce niveau d’étude. – Reconnaissance de la pénibilité de cette profession où le mode d’exercice nous impose le travail en continu, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 avec un haut niveau de stress, de compétence et de rigueur.
Le rassemblement d’hier a eu lieu sur les Champs Elysées en face du Fouquet’s puis au siège de l’UMP. Nous avons été conduit ensuite par les forces de police vers le ministère de la santé que nous avons trouvé en état de siège. Il était entouré de multiples forces de police et de camions anti émeutes, herses déployées. Une délégation a été reçue par un conseiller : Mr Vaynes chargé du dialogue social mais qui nous le précise à chaque fois : « je ne suis absolument pas mandaté pour ouvrir des négociations. » Nous avons assisté ensuite à des scènes d’une violence inouïe proche d’un théâtre de guerre civile. Des charges de CRS terribles, l’utilisation pour faire reculer les manifestants des camions anti émeutes, l’emploi de force de police en civil ayant une attitude provocatrice et des méthodes brutales s’apparentant plus à des techniques de voyous que celles d’un maintien de l’ordre républicain, évacuation de la délégation syndicale des locaux du ministère par les forces de police utilisant là encore des procédés brutaux. Est-ce ainsi qu’une profession participant et œuvrant a la sécurité anesthésique et participant à la prise en charge médicale de la population Française doit être traitée ? Non, Au delà du choc et du traumatisme que ces méthodes créent, le ministère doit reprendre le dialogue sous d’autres formes. Il doit recevoir et ouvrir une véritable négociation avec cette profession responsable faisant preuve de courage, d’unité, d’opiniâtreté. Il doit reprendre et discuter des quatre points revendicatifs. Il ne peut laisser notre profession, acteur majeur de la santé en France, dans l’abattement et l’absence de perspective pouvant conduire à des actions de désespoir et au blocage social. Nous savons que vous êtes toujours prête à vous faire notre porte parole auprès des autorités compétentes et nous souhaiterions, Mme la députée, que vous questionniez à l’Assemblée Nationale Mme la ministre Roselyne Bachelot sur son refus de nous recevoir, sa volonté d’ouvrir de réelles négociations et la justification des violences des forces de l’ordre Je vous prie d’agréer, Madame la Députée, mes salutations distinguées.
Brigitte Benayoun Pour le collectif IADE d’Aquitaine
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