minimes (mardi 22 aout 2006)
Un mien compagnon de route m’assène ce matin, avec toute l’entièreté de son jeune âge « je suis surchargé de travail. Je ne veux rien faire qui ne soit sûr d’aboutir ! ».
Belle assurance.
A son âge à peu près, j’avais comme précepte « ne rien faire de ce qui peut être fait par quelqu’un d’autre. Faire au mieux ce que personne ne peut faire à ma place » . Ou une version adoucie : « ce que je peux faire mieux que la plupart des autres ». ça n’a l’air de rien, mais c’est terriblement casse-pieds et terriblement exigeant. Aux autres, tout ce qu’on fait plus ou moins sans y penser, en ayant l’impression de travailler mais sans travailler vraiment. Pour sa pomme, ce qui demande le plus d’efforts et qui est souvent le plus rébarbatif.
L’âge aidant, j’y reviens, le temps pressant de plus en plus, j’ai évolué : « ne rien faire qui ne soit utile ou agréable à quelqu’un, y compris éventuellement à soi ». Pas mal de réunions qui ne servent à rien et ne font plaisir à personne devraient automatiquement passer à la trappe, et pourtant on va à beaucoup d’entre elles… C’est péché plus ou moins véniel. Ce qui ne l’est pas, c’est de ne pas se poser la question de l’utilité de ce que l’on fait, et je dirais même, de sa propre utilité en le faisant, de ce qu’on apporte de spécifique.
Pourquoi je parle de ça, qui est quand même assez rébarbatif . Disons-le simplement : c’est dans la perspective de l’élection municipale de Bordeaux. Je crois savoir ce que je peux y apporter. Pas mal d’heures de mes courtes vacances ont passé à mettre des idées sur papier. Ce que je sais encore plus, c’est que dans cette élection formidablement difficile, il faut peser chaque réponse à l’aune de l’intérêt de notre groupe politique et de l’intérêt général. Plus que jamais dans cette période ou, en quelques mois, le pays va décider de son avenir, et je l’espère décider d’ en changer.
L’écrivain Claude Roy, homme engagé et cher à mon coeur, appelait ces petits préceptes qui aident à vivre des « minimes » au lieu de « maximes » ; C’est pour lui faire un signe là où il est que j’ai choisi ce mot en titre.
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