Quand en finira-t-on avec l’aberration du tabac ?
Quand en finira-t-on avec l’aberration du tabac ? Qui oserait aujourd’hui en légaliser la consommation ? Qui, dans dix ou 20 ans, tolèrera qu’il soit en vente libre à tous les coins de rue ?
C’est pour moi une révolte au quotidien, ne serait-ce qu’en voyant jeunes gens et jeunes filles attroupés devant les lycées pour fumer. Les chiffres s’accumulent de morts et de maladies dramatiques, les évidences scientifiques s’ajoutent les unes aux autres, et nous luttons certes, mais certainement pas à la hauteur du drame.
Le journal « Le Monde » en date du 5 novembre relaye une nouvelle étude quantifiant le risque cancérogène du tabac sur divers organes. Cette étude, issue de la prestigieuse revue « Science », fait état du nombre de mutations apparaissant dans les cellules de divers organes chez un sujet fumant un paquet par jour ; ce sont pour chaque cellule pulmonaire, 150 mutations par an, 97 ds les cellules du larynx, 39 dans celles du pharynx, 23 dans la bouche, 18 dans la vessie, 6 dans le foie…
Cette démonstration de la carcinogénicité du tabac, supérieure à celle de tout autre agent, a quelque chose d’effrayant par son caractère mathématique. Si elle concernait n’importe quel autre produit, elle entrainerait non seulement son interdiction mais la mise en cause pénale de ceux qui en fabriquent la forme consommable comme de ceux qui en autorisent ou favorisent la vente. Ici, on lit, on tourne la page et on passe à autre chose.
Une étude antérieure faisait la preuve du caractère génétiquement transmissible des dégâts du tabac. Une autre issue du New England Journal of Medicine démontrait que le tabac intervenait dans l’apparition de 17 types de cancers. Une encore, rendue publique à Paris lors du congrès mondial du 31 octobre 2016, fait état d’une explosion des cancers, en premier lieu dans les pays pauvres. Les 2 facteurs déterminants confirment leur position de leaders : le tabac et l’alcool, ces nouvelles maladies de la pauvreté.
Si, comme la médecine, la politique était « evidence based », nous pourrions nous passer de bien des débats et de bien des âneries proférées dans l’hémicycle et agir enfin en responsabilité. La semaine dernière à l’Assemblée, lors de la discussion sur l’égalisation de la fiscalité du tabac en Corse (le prix , de 25% plus bas dans ce territoire est responsable d’une augmentation de 25% de la mortalité due au cancer du poumon), le député, par ailleurs médecin, Bernard Accoyer, venant en renfort des députés corses, a demandé que soit mise en place une commission parlementaire pour examiner si c’était bien le tabac qui était responsable de ces morts. Les bras m’en sont tombés : que pourrait ajouter une commission parlementaire à des faits scientifiquement démontrés ?
Cette négation de faits que plus personne, nulle part, ne conteste et qui vont porter au cours de ce siècle à 1 milliard, le nombre de morts du tabac, fait douter de la lucidité et du courage de ceux qui ont le moindre pouvoir. La communauté scientifique, l’ensemble des acteurs de santé, ne peuvent plus demeurer taisants devant cet immense mépris des chiffres, des preuves et somme toute de la vie, que révèle notre tolérance au tabac.
Comments 10 commentaires
07/11/2016 at 16:45 Amy D
Mais pourquoi ces scientifiques ne s’expriment ils pas haut et fort dans les médias ? Cela pourrait beaucoup impacter l’opinion publique en direction de l’arrêt du tabac
07/11/2016 at 21:09 Natche
J ai 46 ans cancer du poumon métastasé … je connaissais les risques et pourtant … je ne connais pas encore le diagnostic précis ni le pronostic. Est ce que je mérite d être soignée ?? C est la terrible question que je me pose … et certains regards m ont fait froid dans le dos : c est de ta faute donc ne viens pas pleurer. Votre combat est noble et ce n est que maintenant que je le vois. Continuez Mme Delaunay et merci Le mien est finalement ridicule mais je sais que des vies seront sauvées
08/11/2016 at 11:30 Michèle Delaunay
Non seulement vous « méritez », Natche, mais vous devez urgeaient être soignée. Où etes vous suivie ? Le traitement du cancer pulmonaire connait aujourd’hui des évolutions très importantes. Dites nous très vite dans quel centre vous êtes prise en charge. Tout mon soutien dans votre bataille.
08/11/2016 at 11:31 Michèle Delaunay
J’ajoute que vous n’êtes pas coupable (« c’est ma faute ») mais victime de financiers cyniques et d’un produit qui est plus addictif que l’héroïne. Cela non plus, nous ne pouvons plus le tolérer
09/11/2016 at 21:45 Natche
Merci pour votre réponse et votre soutien. Moments difficiles que personne ne devrait connaître à cause du tabac …. espoir pour l avenir. Je vais être prise en charge à Pompidou. Rdv d annonce des soins la semaine prochaine. Merci encore à vous
10/11/2016 at 12:19 Tempo
je fume et je t’emmerde salope de COMMUNISTE
11/11/2016 at 17:36 citoyen
Ce « tempo » est l’incarnation de ces décérébrés qui croient qu’en insultant les élus ils changeront quelquechose. Pauvre mec.
22/11/2016 at 01:13 Tempo
arrête de te faire passer pour une cancéreuse la communiste delaunay « Natche »
tu es ridicule Quand tu te répond a toi même
je fume et je t’emmerde salope de communiste
19/11/2016 at 18:47 emy
Ah oui … Ces mêmes jeunes filles qui fument un gros joint?!! pourtant la vente de cannabis est illégal en france .. Ah mince on ne peut donc pas accuser le méchant buraliste de leur avoir vendu ce produit mais qui alors ?? le même qui lui à vendu son paquet de Marlboro, c’est à dire le Trafiquant. Et oui c’est la vérité, la ministre de la santé et ses moutons députés. Et oui Madame MICHELE DELAUNAY indirectement (en soutenant le traffic), c’est vous qui avez mis les cigarettes dans la bouche de ces jeunes filles. Si les buralistes protègent les mineurs en respectant la loi, les trafiquants n’en n’ont que faire de la loi. Allez madame dites nous ce que vous gagnez à laisser les trafiquants aux portes des lycées ? Ca me fou la gerbe !!!
19/11/2016 at 19:07 emy
Quand je pense qu’aucune prévention n’est faite pour l’alcoolisme chronique qui tue et detruit des familles … Bref on se sent vraiment con à table quand on critique les méfaits de l’alcool, par contre on doit se laisser insulter quand on fume une clope… Un fumeur ne battra jamais ses gosses ou sa femmes parce qu’il a fumer, un alcoolique euh oui .. Sur ce vive l’hypocrisie des politiques alcooliques de France !