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Qui suis-je pour juger ce que, par deux fois, la Justice a jugé ? Ce que plusieurs décisions ordinales ont elles-aussi jugé ? »

Je parle ici du nouveau rejet par le Conseil de l’ordre national des médecins de la réintégration du dr Nicolas Bonnemaison au sein de la communauté médicale, et plus précisément de celle du centre hospitalier de la côte basque.

J’ai été appelée comme témoin à chacun des deux procès du dr Bonnemaison. Non pour quelque lien professionnel ou personnel, mais en ma qualité de Ministre déléguée en charge des personnes âgées et de l’Autonomie ; ceci pour avoir suscité et défendu un rapport sur la « fin de vie en EHPAD »* qui mettait en lumière le caractère inadéquat du transfert des grands âgés aux urgences pour leurs dernières heures de vie ; de plus, en ma qualité de médecin hospitalier ayant accompagné nombre de malades jusqu’à ce que leur souffle me signifie leur mort.

Lors des commissions de bioéthique et de la discussion des lois qui en relevaient, la modération, la réflexion, la crainte de voire de grandes causes portées en étendard par de petites consciences, m’ont à chaque instant écartée de toute prise de position dogmatique ou moralisatrice. Ce fut le cas par exemple à l’occasion de la loi Claeys-Léonetti, dont j’étais responsable au nom de mon groupe.

J’ai ce privilège d’avoir deux titres ne bénéficiant d’aucune date de péremption : Médecin et Ministre. Tous deux me sont chers, le deuxième  eu égard au domaine qui m’avait été imparti. Le dr Bonnemaison, 57 ans, ne retrouvera sinon la paix, nul pas même lui même n’en peut décider, mais son identité d’Homme le jour où il pourra user, et avec lui ses proches et ses patients, de ce mot si simple : médecin.

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