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Michel Sainte-Marie, personnalité éminente de la politique régionale, est mort aujourd’hui « à la suite d’une longue maladie », sur laquelle il fut d’une totale discrétion, en plein accord avec sa personnalité.

« Michel » a été Maire de Mérignac 39 ans, député 39 ans, président de ce qui ne s’appelait pas encore la Métropole 6 ans, un cumul digne de l’ « ancien monde » mais que personne n’a jamais songé à mettre en cause parce qu’il a transformé la ville de Mérignac et joué un rôle majeur dans les équilibres politiques et le développement de l’ensemble du territoire girondin. Osons dire qu’il fut un partenaire de Jacques Chaban-Delmas : leurs personnalités étaient opposées, elles devinrent complémentaires.

Ami de mon père Gabriel Delaunay dont il connaissait à la fois l’impartialité de préfet et l’engagement socialiste, il concourut fortement au développement économique qui constituait pour l’un et l’autre un enjeu essentiel. Nous étions avant la décentralisation et le Préfet avait alors une large compétence en ce domaine.

Michel était une personnalité énigmatique, qui savait être onctueux comme un prélat, incisif comme un fin politique, amical et tout à la fois réservé, distant mais jamais méprisant. C’était un grand intelligent qui ne cherchait pas à le paraître et se plaisait même à ce qu’on ne le croit pas tel. 

Il m’avait « testée » moi aussi, lors d’un déjeuner en tête à tête que je ne suis pas prête d’oublier. Il pensait à une femme pour la députation, ce dont j’étais encore très loin. Je ne pouvais cependant qu’approuver le principe et d’ailleurs ce fut une femme qui, longtemps après, le devint à Mérignac. Ce déjeuner fut une leçon de politique. Merci Michel.

Ma pensée va à son épouse Bernadette, et à tous ses proches auxquels il a servi d’exemple.

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