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Le réseau de lutte contre le SIDA de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie, dont je suis la coordinatrice française, a tenu sa réunion annuelle du 25 au 27 mai au Cambodge. Dix-huit pays issus des cinq continents, du Vanuatu au Canada, participaient pour des échanges dépassant les tabous culturels ou politiques des pays.

La féminisation du SIDA est générale et elle concerne bien évidemment les pays francophones qu’il s’agisse de pays à ressources limitées, intermédiaires ou de pays développés. La parité est malheureusement partout dépassée en terme de prévalence, particulièrement en Afrique subsaharienne (60% de femmes atteintes).

Les raisons de cette vulnérabilité des femmes et des filles dans tous les pays sont dominées par des facteurs sociaux, culturels et cultuels. Violences faites aux femmes, grossesses précoces, épouses multiples et très jeunes, insuffisance de l’éducation sexuelle, relationnelle et affective des filles, discriminations dans l’accès aux soins, absence de dépistage de peur de stigmatisation ou de rejet, inéquité législative entre les genres, pauvreté… sont autant de facteurs inégalement distribués selon les pays dont les représentants ont exposé les situations particulières, les efforts et les progrès.

Les propositions sont allées très loin, jusqu’à celle d’imposer la parité de représentation politique pour que les législations progressent plus vite. « Nous ne pouvons continuer d’attendre, nous ne pouvons plus progresser à petits pas, il faut en faire un qui soit spectaculaire pour mobiliser tous les autres » (Dr N’Doye, Sénégal).

La France n’échappe pas à la féminisation du SIDA (un tiers des nouvelles séropositivités), non plus qu’à la précarisation qui va avec elle. Femmes plus souvent sans emplois que dans la population générale (27% des femmes séropositives sont en situation de précarité professionnelle), migrantes, « travailleuses du sexe » selon l’expression retenue dans les instances telles que l’ONUSIDA ou l’APF… Lire mon rapport sur la situation de notre pays

En conclusion : le drame que constitue la pandémie de SIDA dans les pays à différents niveaux de développement apparaît aujourd’hui comme pouvant constituer un moteur dans l’évolution des mentalités et du droit, ainsi que dans la gouvernance des Etats. C’est plus qu’un vœu, une exigence qui sera reprise à l’occasion des prochaines rencontres internationales des diverses instances.

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