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Présentation ce matin en Conseil de Métropole du rapport annuel pour l’exercice 2015 de la délégation de service public BP 3000 et Central Parcs.

Quelques éléments préliminaires :

– Central Parcs / Urbis Park : Camille Jullian

– BP 3000 (filiale d’Urbis Park) : Jean Jaurès, Bourse, Salinières, André Meunier, Tourny

                        => soit 3684 places de stationnement véhicules légers (31% des places métropolitaines)

Variation des tarifs 2014/2015 :

(politique tarifaire encadrée par le contrat de délégation de service public signé depuis 1999 avec la CUB avec 2 avenant depuis).

– horaires jours : entre 0,70% et 4%
– forfait nuit : entre 2,56% et 3%
– abonnements : entre 1,40% et 4%

Soit une évolution moyenne des tarifs de 1,60%.

Fréquentation :

Fréquentation en hausse entre +2,90% et +33% de la fréquentation horaire tous parcs confondus entre 2014 et 2015.
Croissance très forte du nombre d’abonnés résidents entre 0% et 36% : +24% Meunier, +33% Tourny et + 36% Salinières.

Accroissement de + 17% du nombre d’abonnés sur l’ensemble des sites BP3000 et + 14% pour Central Parcs, contre -4% pour les abonnés non résidents.

Pour Central Parcs, les abonnements résidents et les abonnements de nuit sont restés stables.

Résultats financiers :

BP 3000 : + 5,9% par apport à 2014 soit 10 091 094€
Central Parcs : + 14,2% par rapport à 2014 soit 1 183 628€

La hausse du chiffre d’affaires se justifie par 31% du CA des abonnés, 66% par le CA horaire et 3% par les ventes d’amodiation.

Elements de l’intervention de Michèle Delaunay

La présentation du délégataire est très positive concernant l’augmentation du nombre des résidents : « Simultanément, la hausse sensible des résidents illustre parfaitement l’attrait actuel de la Ville de Bordeaux, son classement comme « Ville préférée des Français », et la modification structurelle de nombreux bureaux du Centre ville en logements. L’effort commercial et de communication à destination des résidents perdure depuis 2014, et contribue aussi à leur forte augmentation ».

Deux questions se posent alors :

> Ces résidents ont-il vraiment bien le choix ? Avec l’augmentation du stationnement payant et la problématique du deuxième véhicule, bon nombre de ménages n’ont pas d’autres choix que de se tourner vers les parkings souterrains et leurs abonnements résidents.

> L’augmentation croissante du nombre d’abonnements résidents (+ 17%) devrait justement permettre « un effort commercial à destination des résidents » avec une politique tarifaire moins pénalisante pour ce public contraint et captif.

Alors qu’on nous dit que le nombre de résidents augmente et que les bénéfices augmentent, on augmente quand même les tarifs et donc la pression fiscale sur les Bordelais. 

Plus loin dans le compte rendu annuel d’activité, l’enquête de satisfaction révèle, sur le thème de la mobilité urbaine et l’utilisation des nouveaux modes de déplacement, que seul 1% des personnes interrogées (6/428 répondants) disent utiliser le service de voiture en libre-service BLUECUB. Alors que la Métropole est très engagée sur les questions de pluri-modalités des transports et que la ville-centre mène une politique très agressive à l’encontre de la circulation automobile, ne serait-il pas pertinent qu’une politique tarifaire plus incitative soit mise en place pour l’utilisation des véhicules d’auto-partage et électriques dont il paraît évident qu’ils sont sous utilisés ?

Enfin, sur les recettes, malgré une augmentation de 5,9% pour l’ensemble des parcs (cf. page 39 du compte rendu annuel d’activité), et un dépassement de 10 millions de recettes, il est stipulé « ces dernières restent très en dessous des prévisions du compte d’exploitation prévisionnel du contrat de délégation de service public », bien qu’il soit mentionné juste au dessus que « l’évolution des recettes de 5,9% traduit le dynamisme et l’attractivité de la ville, notamment l’hypercentre et les quais, le positionnement central des ouvrages, la cohérence entre les tarifs pratiqués avec les attentes de la clientèle ».

On a du mal à comprendre comment avec une hausse de la fréquentation et une augmentation des abonnements résidents déjà importants, les prévisions pouvaient être meilleures, à moins d’une augmentation des tarifs – déjà élevés – bien supérieure… Cet écart amène une réflexion sur la conception d’une politique globale et intégrée de stationnement. Nous ne pouvons pas continuer à signer des contrats dont l’essentiel serait des prévisions financières et de fréquentation. La ville de Bordeaux a décidé de favoriser le report du stationnement sur les parkings en ouvrage sans pour autant revoir ses contrats de DSP et sans que la métropole conçoive une politique véritablement intégrée à l’échelle des quartiers de la ville et à l’échelle métropolitaine, c’est-à-dire en cohérence avec les autres villes de la métropole bordelaise.

En quoi la politique tarifaire mise en place par les délégataires, évite aujourd’hui plus qu’hier les effets de bords qui saturent les villes limitrophes de Bordeaux et asphyxient des quartiers entiers ?

Par ailleurs, les élus n’ont pas eu de retour sur l’Observatoire du Stationnement qui s’est déroulé le 10 mai dernier. A l’occasion de conseils de quartier il m’a été rapporté que certaines des propositions que je formule régulièrement depuis plusieurs années ont été retenues et je m’en félicite si cela se confirmait. Il s’agit tout particulièrement de l’instauration d’un macaron pour les aides à domicile très pénalisées par la généralisation du stationnement payant.

Aujourd’hui, des expérimentations sur le stationnement en voirie semblent aller dans le bon sens : usage des bateaux devant les garages pour les résidents, parcs de foisonnement… mais leur déclinaison restera éloignée des besoins et des enjeux tant que la justice sociale continuera d’être la grande absente des réflexions sur les modalités de déplacement et de stationnement.

Pour finir, je tiens à revenir en quelques phrases sur la vente de Central Parcs et BP3000 que nous avons été nombreux à découvrir dans l’édition de Sud Ouest du vendredi 17 juin. Bien que ce changement de main au profit de Transdev semble ne pas avoir d’impact sur la délégation de service public, cette situation sans information préalable des élus est anormale alors qu’elle concerne des équipements publics.

A l’issue de cette intervention :

Aucune réponse de la majorité sur la politique tarifaire incitative pour l’utilisation des véhicules électriques/ en autopartage alors que seuls 1% des usagers interrogés utilise ces services.

Aucune réponse sur la tarification sociale. La contrainte de l’automobile, à laquelle je souscris, se fait uniquement sous la forme d’une pression financière particulièrement prégnante sur les petits salaires. La politique mise en oeuvre favorise les propriétaires d’autant plus s’ils ont un garage voire une cour.

J’ai par ailleurs été très injustement accusée par M. Christophe Duprat, d’être contre la ligne D du tram alors que je me suis exprimée contre le trajet en me positionnant en faveur d’un tracé desservant Caudéran et ses 45 000 habitants.

 

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