Après Flopenhague, la taxe carbonisée
Nicolas Sarkozy voulait faire de l’ « Ecologie populaire » (?) le grand thème de la campagne régionale de l’UMP. L’affaire est mal engagée : après avoir raté la marche lors de sa venue à Copenhague, le voilà qui chute carrément dans l’escalier, et son gouvernement avec lui, après la décision des Sages du Conseil Constitutionnel de retoquer la taxe carbone.
Ci-après mon communiqué à la presse
Inégalitaire, illisible et sans courage, la taxe carbone retoquée par les sages
C’est une décision de sagesse qu’a rendue hier soir le Conseil Constitutionnel en condamnant le caractère inégalitaire de la taxe, l’opacité de ses modulations et de ses exemptions ainsi que le manque de courage qui a présidé a son élaboration.
Inégalitaire en effet, une taxe qui ne touche pas l’ensemble des sources d’énergie. L’électricité fait appel à une origine thermique dès qu’il y a surconsommation. C’est aussi le type d’énergie dont tous les Français sont le plus dépendants et dont il convient, plus encore que d’autres, de mesurer à la fois le coût financier et environnemental.
Inégalitaire, une taxe qui exempte d’effort supplémentaire les gros pollueurs qui ont souscrit un forfait pollution ou qui sont exonérés par cette même loi (la majorité des industries polluantes)
Inégalitaire enfin, une taxe qui ne comporte que des compensations brouillonnes et illisibles à l’égard à la fois de ceux qui ne peuvent bénéficier à l’égal des autres de solutions alternatives ou qui font partie de ces « naufragés de l’énergie » pour lesquels il faudrait établir et étendre des tarifs sociaux.
En dehors de ce caractère inégalitaire, que Nicolas Sarkozy et ses Ministres ont érigé en principe de gouvernement, les Sages ont condamné l’ absence de clarté du texte et l’absence de courage de ses auteurs.
Une loi pour être acceptée doit être compréhensible de tous. Ici, la forêt des exemptions et des compensations lui a enlevé toute lisibilité.
Comme à Copenhague, Nicolas Sarkozy a proclamé « qu’on allait voir ce qu’on allait voir » avant de faire perdre au texte toute sa valeur pédagogique, alors même que les Français y étaient prêts.
Une fois encore, le gouvernement a voulu passer en force sans entendre les propositions des socialistes : contribution sur l’ensemble des sources d’énergie et compensations par des mesures sociales en faveur des foyers à faibles revenus et des territoires mal servis en possibilités de transports publics.
Michèle Delaunay constate qu’après avoir raté la marche en se rendant à Copenhague, Nicolas Sarkozy et son gouvernement tombent aujourd’hui franchement dans l’escalier de l’ « Ecologie populaire » ( ?) dont ils voulaient faire un grand thème de la campagne régionale de l’UMP.
Michèle Delaunay Députée de la Gironde
Répondre