Bienheureux et indiscret langage
A la faveur d’un rangement de fin de semaine, je tombe sur un titre récent de Sud Ouest : « Rama Yade : Nicolas Sarkozy reste mon modèle ».
Cette déclaration qui barre la une de notre quotidien ne changera pas la face du monde, non plus qu’elle n’infléchira en rien la politique contemporaine. Mais elle est pleine de sous-entendus et, d’une certaine manière, d’humour qui, une fois encore, trahit la force psychanalytique du langage.
« Reste », pourquoi « reste » ? Une ministre heureuse et convaincue devrait dire « Nicolas Sarkozy est mon modèle ». « Reste » est un aveu : il sous entend « malgré ses erreurs, son mauvais bilan, notre médiocre entente… », toutes choses que l’ensemble de ses déclarations laisse dans une bienséante pénombre.
Bienheureux langage qui dit plus qu’on ne veut et quelquefois qu’on ne sait.
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