Commémoration du 8 mai 45
Jamais autant que dans les cérémonies – toujours parfaites dans leur déroulement et d’autant plus intenses qu’elles sont brèves- , je n’ai le sentiment de représenter les Bordelais et d’être là ès qualités. Je me fais un devoir de n’en manquer aucune.
Cette conscience d’être présente « au nom de et avec » est très forte en face des murs gris chargés de noms des soldats morts pendant les guerres du siècle passé. Ces grands murs dressés et leurs colonnes de patronymes, récemment sortis de la pierre par une redorure très bienvenue, sont non seulement beaux mais ils ont un vrai sens. Nous avons la chance d’avoir un monument aux morts qui échappe à tout kitsch et les cérémonies y trouvent leur pleine ampleur.
Je l’ai déjà évoqué : un regret marque pour moi chaque année le 8 mai comme le 11 novembre. Aucune allusion n’y est faite à la construction européenne qui est pourtant la plus belle réponse qui ait été donnée à la suite des 3 conflits 70-14/18-40-45. Le consul général d’Allemagne est constamment présent, mais pas invité au rang des officiels alors que rien ne l’empêcherait. Nulle évocation dans le traditionnel message du Ministre de la Défense et surtout, nul hymne européen, pourtant si beau et si grandiose, qui viendrait prolonger notre Marseillaise.
Tant que nous ne saurons pas mieux incarner l’Europe, en montrer la grandeur en même temps que la familiarité chaleureuse, elle continuera de s’abîmer et de s’enliser au bénéfice des égoïsmes nationaux et du repli sur soi.
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