D’une affaire d’Etat à une crise de régime
Blaise Pascal comparait le connaissance à un escalier que l’homme éclaire de sa lanterne, marche après marche, mais dont il ne connaitra jamais le fond…
C’est ce matin, au retour de longues vacances de trois jours, ce qui me saisit : ira-t-on jamais au bout des turpitudes de l’ump et du pouvoir en place ?
Ce qui était d’emblée une affaire d’Etat se révèle aujourd’hui une véritable crise de régime. Et malheureusement c’est aussi la République et l’image de la France à l’étranger qui s’en trouve fissurée, blessée, avilie.
Je me souviens d’un dessin de Jacques Faizant en 1970 : Marianne pleurait devant le chêne abattu qui figurait de Gaulle. Elle pleure aujourd’hui de voir le bois tombé foulé au pied.
Affaire d’Etat, la situation d’Eric Woerth le fut dès le début : qu’un Ministre-clef du gouvernement ne démissionne pas dans l’instant quand il est l’objet d’un évident conflit d’intérêt, pire qu’il n’ait pas, de lui-même, jugé comme impensable que l’épouse du Ministre du budget soit salariée de la première pourvoyeuse de fonds de l’ump et qu’il n’ait pas aussitôt abandonné sa fonction de trésorier de l’ump en devenant Ministre du budget, tout cela est contraire à la morale et même -eh oui !- à l’honneur.
Mais nous sommes aujourd’hui plusieurs marches plus bas. L’écran de fumée Joyandet-Blanc, la crise du chef de l’Etat quand il découvre qu’il perd l’initiative, les proclamations d’intégrité dont l’ump entoure Eric Woerth comme autant d’encensoirs douteux ; beaucoup plus gravement encore, le retour de l’image terrible des « porteurs de valise », avec dans le rôle nos plus hauts responsables. Bien sûr, rien n’est avéré et ne le sera pas aisément. L’argent liquide porte bien son nom : il coule sans laisser de trace.
Pensons au contrôle légitimement pointilleux des comptes de la plus petite élection cantonale et à ceux dont l’élection a été invalidée pour un achat oublié ou un meuble prêté ne figurant pas au titre d’ « avantage en nature ». Que peut-être la conséquence d’un financement non déclaré de campagne présidentielle de 150 millions d’euros ?
Tout à l’heure, à l’issue des questions d’actualité, écoutant le Ministre Christian Estrosi déclarer « les parlementaires socialistes veulent voir le sang couler », j’ai eu honte. Les parlementaires socialistes, comme tous les Français, ont besoin de connaitre la vérité.
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