Jeux en ligne : ça commence !
Menaces, provocations, ce dont nous avons eu un aperçu lors des auditions à l’Assemblée des opérateurs de jeux en ligne commencent à arriver au grand jour.
Jean-Michel Aulas, président de l’Olympique Lyonnais menace de faire porter à ses joueurs, dimanche au Mans, un maillot sponsorisé par son nouveau partenaire Betclic.
Qui est Betclic ? Tout le monde le connaîtra bientôt davantage que Coca Cola ou Redbul. Et même si ces deux-là ne sont pas très bénéfiques à consommer régulièrement, ils sont un élixir de santé relativement à l’utilisation de Betclic ou de ses homologues. Betclic est un opérateur de jeux en ligne, qui opère actuellement dans l’illégalité mais presse le gouvernement de manière quasi-comminatoire de faire voter la loi de légalisation des jeux en ligne.
Pourquoi ? Betclic et ses homologues n’ont pas un soucis excessif du droit ni de la justice. Ils (les représentants de l’un de ces homologues) nous ont d’ailleurs bien manifesté, lors des auditions, que « tout le monde savait où les trouver » mais que ce même tout le monde se gardait bien de les inquiéter pour leurs activités illégales. Autremant dit : on fait ce qu’on veut. Cette tranquillité à narguer la loi devant ceux-là mêmes qui sont supposés l’édicter n’est pas très éloignée des pratiques de la mafia.
Non, ce n’est pas le souci du droit, mais l’impatience à pouvoir faire de la publicité pour piéger un nombre chaque jour plus grand de gogos qui dépenseront en ligne l’argent que, bien souvent, ils ne gagnent pas et qui, pour beaucoup, détruiront leur vie en quelques semaines de mal être passées à cliquer comme on se drogue.
Eric Woerth, qui a rédigé la loi que nous aurons à voter dans quelques semaines, tonne dans le Journal du Dimanche contre la provocation de Aulas. « Je ne l’accepterai pas ! Je ne l’accepterai pas ».
On verra. En attendant, Betclic se sera offert une publicité gratuite sur le dos du Ministre qui a petite mine en assurant « la loi ne s’appliquera pas avant 2010 ! ».
Mais elle s’appliquera. Les désoeuvrés, les chômeurs que la crise va multiplier comme petits pains, les mal dans leur peau, les vulnérables, les gogos de tout poils, les pauvres à l’intérieur de leur tête, se feront plumer par les multi-nationales de cette drogue nouvelle, au moins aussi rentable que l’autre, et que notre gouvernement va faire légaliser pour des raisons qui ne sont que trop faciles à comprendre.
voir aussi « last exit to decline », billet en date du 8 juillet
Répondre