La Rochelle 2010 (II) : séance d’ouverture
Comme d’hab, installée aux tables de presse avec le sésame de mon ordinateur ouvert et de mon air absorbé dans son écran. Si on me demande, je fais grand : il y a deux ans, CNN ; l’an dernier le New York times. Pour cette année, j’ai choisi le Washington post. Personne ne s’étonne que les grands médias américains aient choisi d’être présents à la Rochelle et d’y dépécher la meilleure de leurs reporters : ma pomme.
En fond de scène, le slogan de cette Université « La vie qu’on veut ». C’était l’an dernier « La France qu’on aime ». On doit pouvoir faire les deux.
Entrée à l’heure pile sous une meute de caméras, de Martine et Ségolène, côte à côte, souriantes, sobritude de rigueur (chemisiers blancs, tailleurs sombres). Discours d’accueil du député-maire Maxime Bono dressant le bilan du triste été politique de l’ump. Sarkozy s’est un temps vanté d’être le directeur des ressources humaines du Parti Socialiste. Il est aujourd’hui notre meilleur directeur de campagne. Il parle, nos sondages montent.
Ségolène prend la parole. Les journaux titrent qu’elle joue son va-tout ; en tout cas, ce va-tout n’est certainement pas rien. Quelques idées forces : – Pourquoi l’Etat ne rentrerait pas dans le capital des banques comme la Région est entrée au capital d’Heuliez ? – Pourquoi ne pas conditionner toutes les aides publiques aux entreprises à l’interdiction de délocaliser ? – Pourquoi l’Etat ne rachèterait pas les entreprises menaçant de fermer pour en faire des coopératives ouvrières ? Ca marche en Poitou-Charentes. – Pourquoi ne pas instituer une sécurité sociale professionnelle ? – Pourquoi ne pas régionaliser une partie des aides agricoles et instituer des filières courtes ?
Pourquoi ce qui est possible à l’échelle de la région n’est-il pas possible à l’échelle du pays ?
Quarante et un mille postes supprimés dans l’Education depuis trois ans. Les militants scandent « ça suffit ! ça suffit ! .. »
Pendant sa campagne, Nicolas Sarkozy avait promis qu’il ne toucherait pas à la retraite à 60 ans et affirmé qu’il n’avait pas mandat des Français pour faire cette mauvaise besogne.
La question cruciale des alternatives à la prison et le proposition renouvelée (et très applaudie) de l’encadrement militaire des délinquants.
Nous resterons unis quoi qu’il arrive, c’est unis que nous gagnerons ! (Tonnerre d’applaudissements)
Le 7 septembre nous serons dans la rue aux côtés des Français, aux côtés des syndicats dont il faut saluer la tâche difficile, la capacité de résistance. Et puis il y a le débat sur la sécurité, les mises en scène indignes pour masquer l’échec d’une méthode qui veut que la police soit en état de guerre permanent, c’est l’échec d’un homme.
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