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J’ai beaucoup ri hier, dans mon faible intérieur, lors de la réunion du Conseil de Surveillance du CHU de Bordeaux, d’écouter notre estimé Président Alain Juppé se déclarer fort satisfait de notre système de santé « que le monde entier nous envie ».

Les circonstances sont la raison de ce « LOL ». Venait de nous être présenté l’achat par le CHU de nouveaux appareils d’imagerie de haut niveau : scanner, IRM, TEP (tomographe à émission de positron). De beaux jouets entre 1 et 3 millions d’euros qu’il convient de renouveler tous les 5 à 8 ans. Je me suis félicitée devant l’assemblée de ces achats, positionnant favorablement l’hôpital public dans l’aménagement territorial en imagerie médicale et… économisant des masses d’euros au regard du coût des examens réalisés selon les mêmes technique dans le privé.

Un précédent billet rend compte du scandaleux surcoût pour la sécurité sociale des examens pratiqués par les radiologues privés. J’ai donné le montant de la facture tel que Didier Migaud l’a détaillé lors de sa présentation du rapport de la cour des comptes sur les comptes de la sécurité sociale.

Je n’attaquais ni Pierre, ni Paul (ni Alain, ni Nicolas), notre estimé Président aurait pu comme moi se féliciter de l’excellence et de la rentabilité financière du service public.

Il n’en fût rien. Le voilà tout au contraire parti dans une apologie du système de soin français de coexistence public-privé. « Le monde entier nous l’envie à commencer par les USA et le Canada » conclut-il.

Et que bien sûr ! Nous n’avons qu’à nous réjouïr : 35 milliards de déficit, qui pourrait dire mieux ? Se réjouïr davantage ? Voir l’avenir d’un meilleur oeil ?

Ce qu’oubliait de dire Alain Juppé, c’est qu’Etats-Unis et Canada, s’ils regardent du côté du système français, c’est pour tenter d’introduire davantage de public dans leur système, ruineusement inégalitaire, parce que presque exclusivement privé. L’inverse de ce qu’il voulait démontrer.

C’est comme le mythe du système fiscal allemand que nous sert Sarkozy depuis trois ans : le contraire de ce qu’il affirme.

Ce qui par contre est bien américain, c’est ce petit LOL que les jeunes ajoutent en dérision à ce dont ils ne croient pas un mot.

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