Quand cesserons-nous d’avoir honte ?
Les hommes politiques, chefs d’Etat compris et le nôtre en tête de ceux-ci, sont généralement friands de manifestations internationales susceptibles de mettre en valeur leur position et de les montrer entourés des plus hauts dignitaires de la planète.
Ils viennent de démontrer que ce goût ne supporte cependant pas le plus modeste effort. Les obsèques du Président Polonais Lech Kaczynski viennent de se dérouler dans une grande absence de délégations étrangères. Ce qui est particulièrement affligeant au regard de la portée symbolique de l’accident dramatique qui a coûté la vie au plus hautes personnalités du pouvoir Polonais, alors qu’ils se rendaient à Katyn.
Deux ont particulièrement manqué. La chancelière Angela Markel, alors que l’histoire de l’Allemagne il y a 70 ans aurait dû lui commander d’y être présente. Même en train, le trajet Berlin-Cracovie n’est pas un effort démesuré au regard des souffrances des deux peuples pendant la dernière guerre.
Et puis il y a notre Président, qui sans doute ne sait rien de la tradition culturelle de la Pologne, de ses liens avec notre langue, non plus que de l’histoire des Polonais immigrés dans notre pays. Un conseiller, peut-être, aurait pu lui en toucher deux mots. Et à supposer que l’Air Force one que nous lui avons offert à notre bourse défendant (450 millions d’euros) ne puisse pas voler à basse altitude, lui aussi aurait pu faire l’immense effort d’affréter un wagon présidentiel, pour marquer la présence de la France aux côtés des Polonais dans un drame qui les a sidérés.
Ce serait bien qu’une fois de temps en temps nous puissions ne pas avoir honte de celui qui nous représente.
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