Service civique : un pas en avant, où les mots pèsent de tout leur sens
Je planche demain dans l’hémicycle sur le Service civique, petit frère, je l’espère plus fortuné, du Service civil qui ne concerne chaque année que 3000 jeunes Français quand il y en a 200 000 en Allemagne qui s’engagent sur un programme comparable.
C’est un sujet qui me tient à coeur. D’abord, parce que j’ai pu mesurer sur le terrain », l’engagement et l’utilité des jeunes et de l’associations « Unis-cité » qui les encadre. Plus encore, parce que je crois en la valeur fondamentale de ce qu’il représente.
Le mot « civique » n’est pas innocent. Trop oublié, il est là pour rappeler ce qu’est un engagement citoyen, bâti autour des valeurs de partage et d’échange.
Le mot « service » non plus. Le service civique n’est pas un emploi au rabais, mais une période où l’on se met au service des autres. Etymologiquement, on en devient le « Ministre ». Ah, si les Ministres savaient ce que le mot veut dire !
Le texte dont nous débattons demain est issu d’une proposition de loi de la gauche. Reconnaissons (pardon, M le Haut Commissaire) que Martin Hirsch a un peu trop tendance dans sa communication à en faire « son » projet. Mais non, Martin, le service civique c’est nous ! Projet de loi d’abord, proposition ensuite, c’est la gauche et encore la gauche qui a enfoncé le fer à plusieurs reprises pour venir en recours de la hâtive suppression du Service National.
Demain donc, nous débattons du contenu, de l’étendue, des ambitions mais aussi du financement du Service civique.
L’ambition est de voir 10% d’une classe d’âge en bénéficier. Mais aussi de faire comprendre des jeunes, tous les jeunes, les paumés comme les culturés, que l’engagement civique peut constituer une « unité de valeur » dans un cursus universitaire ou professionnel et davantage encore, une chance de trouver sa voie et de se réaliser dans un job auquel on n’avait pas pensé, qu’on n’avait même pas imaginé possible.
Avec Unis-cité et les jeunes du Service civil, j’ai pu financer un projet d’accès à l’informatique de trois maisons de retraite et EHPAD de Bordeaux. Les jeunes expliquent, animent et c’est un succès. Les âgés communiquent avec leur famille, reçoivent les photos des petits enfants et des nouvelles de la vie sociale et politque de la ville et sont dix fois plus heureux qu’en écoutant des chansons de Pascal Sevran.
Rien n’est parfait. Nous aurons demain des exigences en terme de diffusion de l’information, de valorisation, d’extension au niveau européen et à celui de la coopération décentdralisée.
Mais c’est un pas. Et, pour une fois, pas un pas en arrière.
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