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Les Français sont de plus en plus nombreux à déclarer la campagne présidentielle « inintéressante ». Et si je n’en reçois pas l’écho sur le terrain, je peux pour autant le comprendre : qui peut raisonnablement penser que le sort de la République est suspendu au mode d’abattage du bétail ?

Candidats et ministres de droite manient la provocation non sans arrière-pensées. Le débat tourne en rond autour de quelques misérables mots-clefs. De quoi alimenter une conversation de comptoir, pas de quoi susciter intérêt, ni réflexion.

Hier à Bordeaux, notre conférence « Travailler mieux pour vivre mieux » a réuni plus de 200 personnes autour d’Alain Vidalies, lequel n’est pas une « star », ce qui est la preuve de son éminente qualité. Elle a soulevé aussi un vrai débat montrant l’implication, la connaissance des problèmes et l’engagement du public. La viande halal était loin.

N’est-il pas temps pour les médias d’ouvrir les dossiers et d’y confronter les opinions et les engagements des candidats ? D’entrer dans la réflexion thématique plutôt que de surfer sur l’écume des petites phrases ? De poser les vraies questions ?

La première cause de la souffrance au travail est la précarité de l’emploi et le risque toujours présent de perdre son emploi, ce qui ouvre la porte au harcèlement des « petits chefs ». Alain Vidalies n’a pas présenté les propositions de Hollande, il les a EXPLIQUÉES, démontrées, légitimées.

Je n’en prends qu’un exemple, presque sous la forme d’une parabole. Deux chefs d’entreprise, très différents, que nous appelerons « le vertueux » et « le vultueux ».

Le vertueux a 10 employés. Tous en CDI. Employés qu’il connait et reconnait. Je veux dire : dont il reconnait la qualité du travail. Il paye des cotisations sociales -et en particulier des cotisations chômage- calculées sur le nombre de ses employés et leur salaire. Sauf que : ses employés, heureusement pour eux, ne « bénéficieront » pas du chômage puisqu’ils sont en CDI et qu’ils demeurent dans leur emploi. Le chef d’entreprise vertueux ne coûtera de ce point de vue rien à l’Etat.

Le vultueux a lui aussi 10 employés. Sauf, qu’homme de tempérament tout différent, il en a 9 en CDD et a instauré la pression, les contrats précaires comme mode de management. Ses cotisations patronales sont les mêmes que celles du vertueux, sauf que…. lui, grève le budget de l’Etat du fait que la plupart de ses salariés basculent dans le chômage .

Est-il normal que le vertueux et le vultueux payent la même enveloppe de cotisations ? Ou au contraire que l’on institue une progressivité en fonction du nombre d’emplois précaires dans l’entreprise ?

Monsieur BonSens, mieux représenté parmi les Français que dans notre actuel gouvernement, donne facilement la réponse.

Je n’ai pas choisi le chiffre de 10 salariés pour rien. On sait que c’est au 11ème qu’il y a une représentation syndicale. Et de cela aussi nous avons parlé : le droit à la médecine du travail, aux conseilllers en prévention pour les PME et les TPE. Tout le monde était scotché en découvrant l’importance et l’intérêt de la question.

L’ambition de toute réunion publique est qu’on en sorte plus instruit et plus fort qu’on y est entré. Grâce à nos intervenants, Alain Vidalies, Francis Wilsius, Florence Rialland, nous avons rempli le contrat. Merci à eux.

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